"Il faut que les Gabonais trouvent leur président tout seuls", a assuré mercredi le ministre des Affaires étrangères Bernard Kouchner, jugeant que "la Françafrique c'est fini".
"Nos conversations étaient plutôt rassurantes" quant à la succession d'Omar Bongo", a expliqué Bernard Kouchner sur RTL à son retour des obsèques du président gabonais. "Ce qui est clair c'est qu'on n'a pas de candidat". Le chef de la diplomatie française a souligné qu'"il n'y a pas de candidat français et il n'y a pas d'intervention française: il faut que les Gabonais trouvent leur président tout seuls". "Maintenant la Françafrique (...) c'est fini, nous négocions les bases (militaires NDLR). C'est fini. Jamais l'armée française ne soutiendra un gouvernement contre son opposition", a-t-il martelé. Interrogé sur les sifflements contre Nicolas Sarkozy, Bernard Kouchner a estimé qu'"il y a une trentaine peut être quarante personnes" qui l'on sifflé dans "le cercle officiel", mais "dans la rue on n'était pas sifflés, on était applaudis". "Cela signalait une certaine indignation sans doute arrangée par rapport aux démarches pour qu'il y ait plus de clarté dans le gouvernement", a-t-il avancé, en allusion aux procédures judiciaires en cours en France sur les biens de plusieurs présidents africains. "Ce n'était pas très éprouvant". "Cela veut dire aussi qu'entre Chirac et Sarkozy il y a eu des applaudissements, les seuls qui ont brisé ce recueillement de six heures", a ajouté le ministre des Affaires étrangères. "Après plus de cent ans de colonisation et après 40 ans, c'est le seul pays qui n'a pas fait la guerre en Afrique ni avec ses voisins mais qui a participé au processus de paix, et il n'y a pas de prisonnier politique mais le reste est critiquable". Interrogé par ailleurs sur la candidature controversée à la direction de l'UNESCO de l'actuel ministre de la Culture égyptien Farouk Hosni, M. Kouchner a observé que "la France est le pays hôte de l'UNESCO, la neutralité est de rigueur". "Laissons les votes s'exprimer". "Quand il y avait un seul candidat, nous avions dit que nous soutenions le candidat égyptien, maintenant il y en a plusieurs" donc "ce n'est pas à la France de se décider", a-t-il conclu. AP