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Obama pour un Etat palestinien, Netanyahu s'abstient

May 18, 2009

Le président américain Barack Obama a réaffirmé son soutien à la création d'un Etat palestinien sans parvenir à obtenir l'engagement public du Premier ministre israélien, Benjamin Netanyahu, à le suivre sur cette voie.

Les deux dirigeants, qui se rencontraient pour la première fois depuis leurs prises de fonctions respectives, ont tenté de masquer leurs désaccords, mais leurs divisions sont difficiles à dissimuler.

"Il est dans l'intérêt non seulement des Palestiniens, mais aussi des Israéliens, des Etats-Unis et de la communauté internationale de parvenir à une solution à deux Etats", a dit le président américain.

Il a également rappelé que la "feuille de route" de 2003 soutenue par les médiateurs internationaux fixait à Israël la nécessité de geler toute activité de colonisation dans les territoires palestiniens.

Netanyahu, dont la coalition intègre des partis hostiles à cette solution à deux Etats, a estimé pour sa part que les Palestiniens devaient s'administrer eux-mêmes mais n'a fait nulle mention d'un Etat palestinien proprement dit.

"Nous ne voulons pas gouverner les Palestiniens. Nous voulons qu'ils se gouvernent eux-mêmes", a-t-il dit.

Cette question est un point de désaccord majeur entre les Etats-Unis et Israël.

L'objectif de créer un Etat palestinien avait été réaffirmé fin 2007 à Annapolis par le prédécesseur de Netanyahu, Ehud Olmert, et le président de l'Autorité palestinienne, Mahmoud Abbas, réunis dans le Maryland par George Bush.

Netanyahu, de retour à la tête du gouvernement israélien depuis le 31 mars, prône pour sa part une approche combinant développement économique des territoires et renforcement de la sécurité d'Israël, renvoyant à plus tard les questions sensibles des frontières, du statut de Jérusalem et des réfugiés.

Il veut aussi que les Palestiniens reconnaissent le caractère juif de l'Etat d'Israël, condition inacceptable pour l'Autorité palestinienne qui en redoute les conséquences sur le dossier du retour des réfugiés de 1948.

IRAN: "D'ICI LA FIN DE L'ANNÉE..."

"Les déclarations de M. Obama sont encourageantes, tandis que celles du Premier ministre Netanyahu sont une déception", a réagi Nabil Abou Rdainah, proche conseiller d'Abbas, à Ramallah.

Pour l'administration Obama, la question israélo-palestinienne est cruciale dans l'optique d'un rétablissement de l'image et des relations des Etats-Unis avec le monde musulman.

Obama, qui doit rencontrer le président Mahmoud Abbas le 28 mai, voit aussi dans un progrès sur la voie d'une solution au Proche-Orient un moyen de convaincre les Etats arabes modérés de se joindre à lui dans le dossier du nucléaire iranien.

L'Iran a du reste occupé une large part des deux heures de cet entretien entre Obama et Netanyahu dans le Bureau ovale - une durée inhabituellement longue pour une rencontre entre un président américain et un dignitaire étranger.

En cas d'échec de la diplomatie pour convaincre l'Iran de cesser ses activités nucléaires, Israël n'a pas écarté de mener des frappes militaires sur le territoire de la République islamique.

"Il s'agit d'une menace existentielle en ce qui concerne la sécurité d'Israël, mais aussi parce que l'Iran fait des progrès constants vers la capacité nucléaire militaire", expliquait dimanche soir le conseiller à la sécurité nationale de Netanyahu, Uzi Arad.

Obama, qui a adopté une approche diamétralement opposé à celle que suivait l'administration Bush, a dit ne pas voir de justification à fixer un "calendrier artificiel" à la politique d'engagement qu'il tente de mettre en oeuvre avec Téhéran.

Il a indiqué toutefois son souhait d'enregistrer des progrès avant la fin de l'année et précisé qu'il ne se priverait pas d'une "gamme de mesures", y compris des sanctions, si Téhéran poursuivait son programme nucléaire, dont Américains et Israéliens sont persuadés qu'il vise à doter la république islamique de l'arme atomique.

"L'important est de faire en sorte qu'il y ait un calendrier clair. D'ici la fin de l'année, nous devrions percevoir si ces discussions (avec l'Iran) commencent à produire des bénéfices significatifs", a dit Obama. - Reuters