Le président américain Barack Obama a appelé les Américains à ne pas rester "spectateurs" des atrocités commises dans le monde, à l'occasion d'une cérémonie du souvenir en mémoire de l'Holocauste, jeudi au Capitole.
Le président a exhorté la population a "combattre l'envie de changer de chaîne quand nous voyons des images qui nous perturbent ou de nous draper dans un faux confort en estimant que les souffrances des autres ne sont pas les nôtres", appelant les Américains à "prendre l'habitude de l'empathie, à se reconnaître dans l'autre". Barack Obama a souligné que le risque de génocide n'avait pas été éliminé depuis l'Holocauste. "Nous l'avons vu, dans ce siècle, dans les fosses communes et les cendres des villages rasés, et les enfants utilisés comme soldats, et le viol utilisé comme arme de guerre", a-t-il affirmé. Le président américain a aussi évoqué le paradoxe de l'utilisation des outils modernes au service de la barbarie nazie: "la science qui peut guérir, utilisée pour tuer. L'éducation qui peut éclairer, utilisée pour justifier de bas instincts". Une part de la responsabilité de l'Holocauste revient aux gens qui "ont accepté le rôle de spectateurs", a-t-il estimé, rendant hommage à ceux qui ont risqué leur vie pour aider d'autres personnes à échapper aux Nazis, dont cinq Polonais présents à la cérémonie. "Ils nous rappellent que personne n'est né sauveur ou meurtrier", a-t-il lancé. "Ils nous apprennent que personne ne peut faire de nous des spectateurs sans notre consentement, et que nous ne sommes jamais vraiment seuls". Evoquant l'espoir, il a fait référence au Rwanda ou à l'Irlande du nord, où le conflit a laissé place au pardon. "Les citoyens du monde nous montrent comment faire le trajet de l'oppression à la survie, de la position de témoin à la résistance, et au final à la réconciliation", a-t-il souligné. "C'est ce que nous voulons signifier quand nous disons: 'plus jamais ça'". - AP