Les ministres des finances des pays à faible revenu d’Afrique et des Caraibes sont réunis à partir de ce mercredi à Washington pour échanger des points de vue par rapport au ralentissement de l’économie mondiale et ses conséquences néfastes pour leurs populations.
Cette réunion, qui durera deux jours, est organisée conjointement par le secrétariat général du Commonwealth et l'Organisation Internationale de la Francophonie (OIF). Elle devrait permettre aux participants d’aborder avec les experts de la Banque mondiale et du FMI des questions liées à la dette des pays pauvres, en passant en revue les propositions de sauvetage issues du dernier sommet du Groupe 20 tenu à Londres. Les ministres des finances africains et caraibes présents dans la capitale américaine veulent se rassurer que la crise financière internationale, qui a ses origines dans les pays développés, ne se transforme pas en fardeau de dette pour leurs pays. Une situation qui pourrait compliquer davantage les efforts de développement. “La dette a toujours été un problème sérieux pour la plupart de ces pays. Nous avions pensé que cette question était résolue. Mais avec la crise économique qu’il ya aujourd’hui, on a peur que les progrès que les pays ont fait pour annuler leur dette soit perdu à cause de la chute du commerce mondial, de la baisse dans les investissements et dans l’aide publiqueâ€, a déclaré M. Jonathan Ockenden, expert financier au Commonwealth, dans un communiqué transmis à AfricaLog. Réunis récemment à Londres, les dirigeants du G20 ont décidé de mettre à la disposition du FMI des ressources de prêts supplementaires totalisant 250 milliards de dollars, qui seront par la suite incorporées dans le cadre assoupli des nouveaux accords d’emprunts (NEA), dont le montant sera porté à 500 milliards de dollars EU au total. Ils ont aussi appelé de leurs vÅ“ux le doublement de la capacité de prêt du FMI aux pays à faible revenu, et le renflouement des liquidités internationales par l’émission de droits de tirage spéciaux (DTS), à concurrence de la contre-valeur de 250 milliards de dollars EU. “Confrontés à des pertes massives en revenu et la pression d’augmenter des dépenses publiques, les gouvernements peuvent se voir dans l’obligation de s’endetter pour faire face aux besoins de leurs populations.†A souligné Mme Samantha Attridge, conseillére au commonwealth, en ajoutant qu’au moment où les conditions financiéres se détériorent, “il ya des risques que les pays s’enfoncent dans la dette.†La conférence de Washington devrait permettre aux participants de partager des expériences dans la gestion de la crise en cours et voir dans quelle mesure ils peuvent éviter un retour des problèmes de la dette excessive afin de garantir la réalisation des objectifs de développement, entre autres. Les ministres présents à la conférence viennent notamment du Cameroun, de la Gambie, de la Guyane, du Ghana, de Malawi, du Mozambique, de la Sierra Leone, de la Tanzanie, de l'Ouganda, de la Zambie et du Nigeria. La conférence connait également la participation d’une trentaine de ministres des pays francophones d’Afrique et des Caraibes. -AfricaLog Alsény Ben Bangoura Washington