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Madagascar : Ravalomanana dit avoir transmis le pouvoir "sous la menace"

Apr 01, 2009

Le président évincé de Madagascar, Marc Ravalomanana, a affirmé dans un discours au sommet de la Communauté de développement d'Afrique australe (SADC) avoir été forcé de transmettre les pleins pouvoirs "sous la menace d'une arme" et "encerclé par des soldats".

M. Ravalomanana a tenu ces propos au cours de sa présentation de la situation à Madagascar lundi devant les dirigeants de l'Afrique australe à l'occasion d'un sommet au Swaziland, selon le discours en anglais transmis mercredi à l'AFP.

"Je n'ai jamais démissionné. J'ai été forcé de transmettre le pouvoir sous la menace d'une arme, le 17 mars", a affirmé M. Ravalomanana dans ce discours.

"Ma famille et moi-même étions encerclés par des soldats qui menaçaient nos vies. Mon fils et sa femme ont été forcés de se cacher dans la forêt. La seule échappatoire était de quitter le pays", a-t-il ajouté.

"Le 17 mars, il (son rival Andry Rajoelina) a envoyé des troupes (de l'armée) au palais d'Etat de Iavoloha, où je résidais et travaillais. Les troupes ont dispersé des milliers de mes partisans positionnés à l'extérieur du palais, avant de l'attaquer", a affirmé M. Ravalomanana.

Réagissant auprès de l'AFP mercredi, le chef de l'état-major général de l'armée malgache, le colonel André Andriarijaona, a répliqué: "c'est faux, il n'y a pas eu de marche sur Iavoloha, cela n'a jamais été prévu de marcher là-bas".

"Il (Ravalomanana) dit peut-être ça pour avoir l'appui de la SADC", a ajouté le colonel Andriarijaona.

La version des faits de M. Ravalomanana diverge de témoignages recueillis par l'AFP.

Un diplomate occidental en poste à Madagascar et présent à plusieurs reprises au palais de Iavoloha dans la matinée du 17 mars a notamment déclaré mercredi n'avoir "pas vu de soldats, ni de véhicules militaires".

"Je n'ai pas été témoin de l'utilisation de la force. Les partisans du président Ravalomanana étaient toujours là (devant l'entrée du palais)", a ajouté ce diplomate.

M. Ravalomanana "avait déjà signé l'ordonnance (remettant son pouvoir à un directoire militaire) quand on est entré la première fois dans son bureau, vers 11H30 locales" (08H30 GMT), a-t-il précisé.

Un journaliste de l'AFP, présent devant le palais de 10H30 à 15H30 le 17 mars, n'a pas été témoin d'une présence militaire. Les barrages filtrants installés par les partisans de M. Ravalomanana étaient toujours actifs, selon ce journaliste.

Lâché par l'armée, Marc Ravalomanana a été contraint à la démission le 17 mars et a transféré les pleins pouvoirs à un directoire militaire, qui les a remis quelques heures plus tard au chef de l'opposition Andry Rajoelina, devenu président de la Haute Autorité de la transition (HAT). - AFP