Le pape Benoît XVI, arrivé mardi au Cameroun pour son premier voyage en Afrique, a mis en garde les Africains contre "tout particularisme ou tout ethnocentrisme excessif", dans un discours aux évêques camerounais réunis mercredi matin dans une église de Yaoundé.
Benoît XVI a incité les évêques camerounais à se faire "les défenseurs des droits des plus pauvres" et "à susciter et encourager l'exercice de la charité". "De cette manière les fidèles sont amenés à saisir concrètement que l'Eglise est une véritable famille de Dieu, réunie dans l'amour fraternel, ce qui exclut tout ethnocentrisme et tout particularisme excessif et contribue à la réconciliation et à la collaboration entre les ethnies pour le bien de tous", a-t-il dit. Benoît XVI a aussi incité l'Eglise catholique à "défendre vigoureusement les valeurs essentielles de la famille africaine" aux prises avec les conséquences de "la modernité et de la sécularisation sur la société traditionnelle". Il a également mis l'accent sur l'importance de la formation des fidèles pour résister à "la diffusion des sectes et des mouvements ésotériques et (à ) l'influence croissante des formes de religion superstitieuses, ainsi qu'au relativisme". Avant cette rencontre avec les évêques, le pape a rendu une visite de courtoisie au président camerounais Paul Biya qui l'avait accueilli mardi à sa descente d'avion. Le pape se rend cet après-midi à la basilique Marie Reine des Apôtres de Yaoundé pour la célébration des vêpres avec le clergé local et les représentants d'autres religions chrétiennes. La première rencontre de Benoît XVI avec les foules africaines aura lieu jeudi matin à l'occasion d'une messe en plein air dans le stade Amadou Ahidjo de Yaoundé. Le pape doit s'envoler jeudi pour l'Angola, seconde étape de son voyage en Afrique. Son voyage est d'ores et déjà marqué par ses propos sur le préservatif tenus à bord de l'avion qui le transportait à Yaoundé mardi: la distribution du préservatif "aggrave le problème" de cette pandémie dévastatrice pour l'Afrique au lieu de le résoudre, avait-t-il estimé. - AFP