Le président malgache Marc Ravalomanana a déclaré dimanche qu'il ne démissionnerait jamais, malgré les pressions exercées sur lui par l'opposition. La crise politique risque donc de se prolonger dans le pays.
Selon un porte-parole de l'armée, les militaires n'ont pas l'intention à l'heure actuelle d'intervenir dans la lutte de pouvoir entre Marc Ravalomanana et le chef de l'opposition malgache, Andry Rajoelina, 34 ans, qui s'est proclamé président samedi et a nommé son propre Premier ministre, "Je ne démissionnerai jamais", a affirmé M. Ravalomanana lors d'un office religieux auquel assistaient quelque 5.000 de ses partisans près du palais présidentiel. "Nous devons suivre le processus démocratique", a-t-il dit, ajoutant qu'il était prêt à organiser un référendum pour régler le problème. Parallèlement, plusieurs milliers de partisans de l'opposition ont assisté à un autre office religieux sur une place du centre-ville d'Antananarivo qui est devenue le point de rassemblement des manifestations anti-gouvernementales. L'Union africaine a fait savoir qu'elle s'inquiétait de l'escalade des tensions à Madagascar, et a réitéré ses appels aux dirigeants rivaux pour qu'ils trouvent une solution négociée. Plus de cent personnes sont mortes dans des violences politiques depuis le mois de janvier. Marc Ravalomanana, 49 ans, a perdu le soutien d'une grande partie de l'armée qui lui reproche d'avoir ordonné aux soldats de tirer sur des manifestants. "Notre principale mission, c'est d'abord et avant tout de rétablir l'ordre. Et pour cela, nous ne recevrons d'ordres de personne", a déclaré à l'Associated Press le porte-parole de l'armée, Noel Rakotonandrasana. AP