Katoucha Niane, top model d’origine guinéenne, décédée en 2008, retrouve une seconde vie à travers le film Ramata du réalisateur congolais Léandre-Alain Baker, en lice pour la conquête du Prix de l’Etalon de Yennenga du Festival panafricain du cinéma de Ouagadougou (Fespaco), ouvert samedi dernier à Ouagadougou (Burkina Faso).
Retrouvée morte dans la Seine, à Paris, en février de l’année dernière, Katoucha Niane incarne «Ramata», dans le film éponyme, sélectionné parmi 18 autres longs métrages présentés lors du Fespaco. Le personnage principal «Ramata» incarné par Katoucha, est une femme belle, gracieuse, telle que peut l’être la Princesse peuhle. Son mari Ibrahima Mbaye (dans le rôle de Matar Samb) est un homme fortuné, ancien procureur devenu ministre de la Justice. Leur mariage dure plus d’une trentaine d’années et les deux vivent aux Almadies, un quartier chic de la capitale dakaroise. Ngor Ndong, lui, est un jeune de 20-25 ans, fort, mystérieux et sans domicile fixe. C’est un petit malfrat connu des services de Police dakaroise. Un soir, au gré du destin, Ramata se retrouve dans un taxi conduit par Ndong. Après quelques hésitations, elle consent à suivre ce jeune homme qui vient de sortir de prison, jusque dans les bas-fonds de Dakar…Elle est prête à laisser mari et fortune pour vivre un amour impossible. Ramata est l’adaptation d’un roman du Sénégalais Abasse Ndione. C’est un mélodrame quelque peu comique et qui, selon les spécialistes, a des relents de polar et de conte philosophique. C’est le premier long-métrage du réalisateur congolais Baker, né à Bangui en République centrafricaine. Mais, Léandre-Alain Baker n’est pas pour autant un novice du cinéma. Il a produit Diogène à Brazzaville (documentaire) ou encore la Couture de Paris (court métrage). Il est aussi l’auteur des romans La Vie et demie et Ici s’arrête le voyage. L’actrice principale, tragiquement disparue, venait aussi de faire ses premiers pas dans le 7e art. Fille de l’écrivain Djibril Tamsir Niane, Katoucha est connue comme faisant partie des premiers top-modèles noirs. Premier long métrage pour le réalisateur, premier rôle pour l’actrice, les similitudes entre les deux personnages vont un peu plus loin. Ils sont tous nés en 1960 en Afrique et ont évolué en France. La première projection du film pour le grand public est attendue aujourd’hui mardi, dans l’après midi, dans la salle de cinéma Burkina. – APA