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Les bourreaux de Sierra Leone reconnus coupables

Feb 26, 2009

Le Tribunal spécial pour la Sierra Leone (TSSL) a reconnu coupables de crimes de guerre et de crimes contre l’humanité trois ex-chefs rebelles. Ces hommes dirigeaient, durant la guerre civile (1991-2001), la rébellion tristement célèbre du RUF (Revolutionary United Front).

Cette guerre civile et les exactions du RUF ont été racontées, en 2006, dans le film Blood Diamond, avec Leonardo DiCaprio, Jennifer Connelly et Djimon Hounsou.

Les anciens dirigeants du Front révolutionnaire uni : Issa Sesay (38 ans), Morris Kallon (45 ans) et Augustine Gbao (60 ans) étaient jugés huit ans après la fin de ce conflit qui a fait quelque 120 000 morts et laissé des dizaines de milliers de personnes blessées et mutilées. Le RUF avait en particulier l’habitude de couper les mains ou les avant-bras de leurs prisonniers pour les empêcher de voter. Le choix qu’ils laissaient à leurs victimes était simple : « Long sleeves » (manches longues) ou « short sleeves » (manches courtes)

75 témoins présentés

Le TSSL a établi la culpabilité des trois hommes pour 14 à 16 des 18 chefs d’accusation pour « crimes de guerre » et « crimes contre l’humanité », notamment pour assassinats, utilisation d’enfants soldats, viols et attaques contre des troupes de l'Onu. Selon l’accusation, les accusés comptaient parmi « les plus anciens membres du RUF » et étaient impliqués dans une entreprise criminelle conjointe avec l’ancien président libérien Charles Taylor pour contrôler les zones de production de diamants afin de financer leur guerre. Taylor est actuellement jugé à La Haye.

Les 75 témoins présentés par l’accusation avaient détaillé des faits atroces. L’un d’eux avait notamment relaté comment sa femme avait été violée par huit combattants rebelles qui l’avaient ensuite mise à mort sous ses yeux et ceux de ses enfants. Le RUF était aussi tristement célèbre pour avoir enrôlé des enfants soldats. Recrutés de force, ils se sont montrés particulièrement cruels avec les civils.

De nouvelles audiences, dont les dates n’ont pas encore été fixées, détermineront leurs peines.