L’Afrique absorberait plus de carbone qu’elle en relâche dans l’atmosphère, selon CarboAfrica, un programme de recherche international auquel contribuent 15 institutions africaines et européennes ainsi que l’Organisation des Nations Unies pour l’Alimentation et l’Agriculture (FAO).
Pourtant, l’Afrique est généralement reconnue pour sa contribution significative aux gaz à effet de serre (GES) dans l’atmosphère. L’agriculture, la dégradation des forêts et la déforestation sont notamment montrées du doigt régulièrement par les organismes environnementaux. Or, selon CarboAfrica, c’est le cycle carbone qui importe, c’est-à -dire la différence entre le carbone capté par la photosynthèse dans les vastes savanes et forêts africaines et le carbone que le continent relâche dans l’atmosphère. «Les résultats concrets montrent jusqu'ici que l'Afrique semble être un réservoir de carbone, c'est-à -dire qu'elle capte plus de carbone de l'atmosphère qu'elle en émet. Si cela se confirme, cela voudra dire que l'Afrique contribue à la réduction de l'effet de serre, atténuant ainsi les conséquences du changement climatique», affirme Riccardo Valentini de l'Université de la Tuscia et coordonnateur pour l'Italie du projet CarboAfrica. CarboAfrica a observé le cycle du carbone en Afrique subsaharienne grâce à un réseau de stations de monitorage dans 11 pays au cours des deux dernières années. Les résultats préliminaires, qui doivent être finalisés en 2010, font présentement l'objet d'une conférence à Accra, au Ghana, au cours de laquelle participent plus de 100 experts gouvernementaux, des Nations Unies et de la communauté scientifique internationale. L’agriculture est cruciale Malgré tout, la FAO estime que l’Afrique peut faire encore plus pour diminuer leurs émissions de gaz à effet de serre. «L'agriculture doit jouer un rôle central pour réduire encore davantage les émissions de carbone de l'Afrique», explique Maria Helena Semedo, responsable du bureau régional de la FAO pour l'Afrique. «Nous devons aller au-devant des agriculteurs. Nous devons leur apprendre à utiliser leurs terres et leurs forêts de façon à ce que le cycle du carbone devienne notre allié dans le combat contre le changement climatique. Cela est crucial et possible. De tels efforts contribueront, dans le même temps, à renforcer la sécurité alimentaire», a-t-elle ajouté. Selon Mme Semedo, une gestion appropriée des sols, notamment les pratiques de conservation, permettrait de réduire les émissions de GES de l'agriculture tout en améliorant la productivité et en protégeant l'agriculture des aléas du changement climatique. Autre priorité pour l'Afrique: en conformité avec la Convention des Nations Unies sur le changement climatique, il convient d'éviter la déforestation et d'élargir le couvert forestier. - Canoë