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Guinée: les militaires coupables de crimes livrés à la justice, selon le chef d'état-major

Jun 16, 2010

Le chef d'état-major général de l'armée guinéenne, le colonel Nouhou Thiam, a annoncé mercredi qu'il livrerait à la justice tous les militaires guinéens accusés de crimes contre la population.
"Tous ceux qui ont commis des crimes, qui ont tué des gens, que ce soit maintenant ou avant, répondront de leurs actes", a déclaré le colonel Thiam dans un camp militaire, à l'occasion d'une visite de casernes de la capitale.

"Si une commission d'enquête dénonce un militaire, je le livre immédiatement (à la justice). Il ira s'expliquer parce que moi je n'ai jamais dit à quelqu'un d'aller tuer la population", a t-il ajouté, avec fermeté.

"Chacun va répondre de ses actes, chacun ira expliquer pourquoi il a tué, qui lui a donné l'ordre de tuer. L'armée guinéenne ne doit pas être une armée de brigands, de voyous, une armée de pirates, mais plutôt une armée républicaine, une armée responsable parce que la Guinée est un grand pays", a poursuivi le chef de l'armée guinéenne.

Il faisait cette déclaration après la libération lundi d'une dizaine d'officiers supérieurs de l?armée guinéenne, proches de l'ex-chef de la junte guinéenne Moussa Dadis Camara, qui avaient été détenus pendant quelques jours dans les locaux de la gendarmerie, dans la banlieue de Conakry.
Ces officiers doivent "rendre des comptes" pour "clarifier" des gestions "opaques" pour lutter contre les malversations, avait déclaré le colonel Thiam, après leur arrestation.

Plusieurs militaires guinéens ont été mis en cause par une commission d'enquête des Nations-unies après le massacre d'au moins 150 militants de l'opposition lors d'une manifestation pacifique le 28 septembre 2009 dans un stade de Conakry.

Arrivé au pouvoir à la faveur d'un putsch fin 2008, Dadis Camara avait été mis au ban de la communauté internationale après le massacre qualifié de crime contre l'humanité par la Cour pénale internationale (CPI).

Le général Sékouba Konaté préside la "transition" devant conduire à la première élection présidentielle libre depuis l'indépendance de la Guinée en 1958, prévue le 27 juin. - AFP