"Il est impératif que les acteurs politiques et autres s'abstiennent de tout acte et de tout propos de nature a remettre en cause les acquis enregistres et la paix civile, et se conforment scrupuleusement aux décisions des instances compétentes, chargés du contentieux électoral,"
C'est l'extrait du communiqué de presse rendu public à 20h30, heure locale, au terme de la visite, en Guinée, du Président de la Commission de l'union africaine, Jean Ping. Celui-ci a félicité le Président de la Transition, la CENI et le MATAP "pour les efforts déployés et les dispositions prises en vue du bon déroulement du premier tour de l'élection présidentielle." Il a également rendu un hommage au peuple de Guinée pour sa "maturité et son civisme" dont il a fait preuve au cours de ce scrutin.
Jean Ping s'est également réjoui du "sang froid et du calme" avec lesquels le Président et les acteurs de la transition ont su géré l'après scrutin du premier tour de l'élection présidentielle.
Une heure et demie avant lecture de ce communiqué, Jean Ping a fait une intervention dans laquelle il dit avoir rencontre un Général Sékouba Konaté "qui ne parle pas beaucoup, mais qui est frustré car on a insulté sa mère et son père"
C’est pourquoi il a appelé tous les candidats à ces deux scrutins de prendre leurs responsabilités en vue de conduire la Transition à bon port.
Ceux-ci ont pris l’engagement de prendre comme première priorité la Guinée.
Toutefois les leaders politiques ont dénoncé les irrégularités notamment les fraudes, qui ont émaillé le premier tour de l'élection présidentielle guinéenne. Ils ont exprimé le souhait de voir la Cour Suprême jouer pleinement son rôle, puisque certains parmi eux l'ont saisi.
Tour à tour, Sidya Touré de l'UFR, Lansana Kouyaté du PEDN, Alpha Condé du RPG, Mme Saran Daraba Kaba du CDP et El Hadj Bouna Keita se sont succédés à la tribune pour donner leur point de vue et rassurer Jean Ping, qui, apparemment, les a religieusement écouté.
Sidya Touré s'est surtout dit victime de fraude. Et s'agissant surtout de la sortie de ses militantes qui ont injurié le Général Sékouba, le Président de l'UFR, a révélé les avoir dit d'arrêter "leur mouvement", dès qu'elles ont commencé à manifester.
Quant au leader du PEDN, il a révélé que des urnes ont été découvertes ça et là à Conakry, bourrées de bulletins. Il chiffre ce nombre à 629 000 bulletins retrouvés après le scrutin du 27 juin dernier. Il demande justice et s'est dit confiant à la Cour Suprême tout en espérant que cette Cour ne se soumettra à aucune pression, intérieure et extérieure pour rendre son verdict. Il a promis: "Nous n'entamerons rien pour qu'on retombe dans un 3ème tour avec bâtons et haches..."
Alpha Condé du Rassemblement du peuple de Guinée, a déclaré: "S'il y a un parti qui doit se plaindre de ces élections, c'est bien moi." Car, selon lui, il est l'un des premiers à avoir souhaité que la CENI ne soit pas dissoute au début de la Transition comme l'avaient souhaité certains. Il dit avoir estimé que le temps serait plus long.
Mme Saran Daraba Kaba, de la Convention démocratique panafricaine, a appelé les 24 candidats à s'accorder sur "le minimum" puisque, dit-elle qu'après s'être investi dans la promotion de la paix et de la résolution des conflits, elle s'est rendue compte "qu'en disant toujours le droit, on n'a pas toujours la paix."
Il faut rappeler que Jean Ping était venu rencontrer les autorités de la transition guinéenne et les leaders politiques pour s'informer des préparatifs du second tour. Dans quelques heures AfricaLog reviendra sur la rencontre en publiant en intégralité les interventions de quelques leaders. – AfricaLog