Beaucoup d'observateurs de la scène politique guinéenne pensait que le candidat de l'UFR avait jeté l'éponge dans la revendication des résultats du premier tour de l'élection présidentielle du 27 juin dernier en Guinée, après la dénonciation par les autorités de la manifestation des ``chemises rouges`` le 2 juillet dernier. Ils se trompent, Sidya Touré n'a pas désarmé. Ce 10 juillet, au siège de l'Union des forces démocratiques au quartier Matam, il est apparu plus déterminé en présence de ses militants et des journalistes.
Sidya a fermement persisté: "Qu'on me dise qu'il y a eu injures au cours de la manifestation des femmes partisanes de mon parti, je déplore ça. Mais on ne peut pas dire qu'en Guinée, lorsque les gens sont mécontents, ils ne peuvent pas manifester. Ce n'est pas la première fois qu'on manifeste en Guinée après les élections." Il a rafraîchi les mémoires: ``la Constitution reconnaît aux Guinéens le droit de manifester".
Mais il a reconnu que l'UFR a eu beaucoup de "problèmes dans la surveillance des bureaux de vote. Mais nous ne regrettons pas d'être allé aux élections," a-t-il poursuivi. Il déplore que le scrutin du 27 juin dernier soit émaillé de fraudes massives, surtout de bourrages d'urnes et de falsification des cartes d'électeurs." Il affirme qu'il y a eu tellement de bourrages d'urnes dans certaines régions, que le nombre de votants est deux ou trois fois supérieur au nombre d'électeurs inscrits. "Surtout dans les zones reculées du pays," a ajouté le Président de l'UFR. Il argue fermement que les résultats du premier tour de la présidentielle guinéenne du 27 juin ont été truqués.
Revenant sur les manifestations de ses partisans, en début de semaine dernière, Sidya Touré rappelle qu'il a d'abord participé à toutes les manifestations de l'opposition guinéenne de 2000 à celle du 28 septembre 2009. Il a dénoncé des "responsables qui étaient à la tête de ces manifestations, qui se lèvent aujourd'hui, pour dire à la télévision qu'on ne doit pas manifester. Il faut qu'on arrête la démagogie en Guinée," a-t-il poursuivi.
Sidya Touré a accusé ces responsables "d'exciter les jeunes militaires", parce qu'ils sont tout simplement ses adversaires. Toutefois, nuance-t-il, les manifestations de l'UFR n'ont jamais été faites dans la violence en Guinée. Nous n'avons jamais agressé quelqu'un," ajoute-t-il.
Parlant des rumeurs de son alliance avec les partis proclamés vainqueurs pour le second tour par la CENI, le Président de l'UFR a tout démenti. A l'en croire, il n'a fait et ne fera aucune alliance avec un quelconque parti tant que la Cour Suprême guinéenne ne s'est pas prononcée sur la requête de son parti. Il s'est dit confiant d'être admis pour le second tour. Il a précisé: "On n'a donné de voix à personne. Parce que, pour nous, la Cour suprême va nous donner raison et nous attendons son verdict." D'ici-là, Sidya Touré demande à ses militants de se mobiliser, de ne pas céder à la désinformation.
Pour démentir également les rumeurs qui soutenaient sa fuite du pays, juste après sa rencontre, le 7 juillet dernier, avec Jean Ping, président de la Commission de l'Union Africaine. Selon lui, il a été invité par un ami, qu'il n’a pas nommé, mais que celui-ci serait un homme d'affaires," qui demandait à le voir. C’est cet ami qui avait dépêché un avion spécial à Conakry pour lui. "J'ai voyagé le mercredi et je suis revenu le lendemain jeudi à 17h 45. Je ne vois pas de problème dans ça," a conclu Sidya Touré, Président de l'UFR devant ses militants fortement mobilisés. Il a quitté le siège de l'UFR, sous la pointe des pieds. – AfricaLog