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Il y a des risques pour le second tour selon Cellou Dalein Diallo

Aug 17, 2010

Ce 17 août, à l’occasion de leur visite d’amitié et de travail à Conakry auprès du Président de la Transition, Général Sékouba Konaté, les Présidents du Liberia et de la Sierra Leone ont rencontré les acteurs de la Transition, notamment Cellou Dalein Diallo, président de l’UFDG et Mme Saran Daraba Kaba, représentante du RPG de M. Alpha Condé. Ils ont surtout parlé de l’organisation du second tour, avec à l’idée d’impliquer le MATAP (Ministère de l’Administration du territoire et des Affaires politiques).

Mais au sortir de leur tête-à-tête, M. Cellou Dalein Diallo a déclaré avoir attiré l’attention des deux hôtes sur “ les risques qui pourraient peser sur le retour à l’ordre constitutionnel de notre pays. Des risques liés à l’idée de rendre le MATAP responsable de l’organisation des élections ”, mais aussi au “ recul à nouveau de la date du deuxième tour ”.

Pour le Président de l’UFDG, il y a des risques qui pourraient empêcher “ le déroulement normal de la Transition, si ces tentatives de modification des règles du jeu ou de la date intervenaient.”

Vous n’êtes pas d’accord que le MATAP soit impliqué dans l’organisation du second tour de l’élection présidentielle ? M. Cellou Dalein a répondu : “ Aujourd’hui, la CENI est investie d’un pouvoir réel par la Constitution. Vous ne pouvez pas modifier les prérogatives et les compétences de la CENI sans modifier la Constitution. Ce n’est pas entre deux tours qu’on peut modifier les règles du jeu. Vous ne pouvez changer le trio arbitral d’un match au cours de la mi-temps. ”

Le leader de l’UFDG pense qu’il faut continuer avec la CENI, d’autant plus que les 3000 observateurs étrangers et les deux candidats ont estimé que le premier tour de la présidentielle du 27 juin est acceptable et qu’il y a eu la décision d’aller au second tour.

Mais qu’envisage-t-il ? Cellou Dalein Diallo rappelle que le Général Sékouba Konaté, Président de la Transition a pris la décision de fixer la date du second tour au 19 septembre, par conséquent, a-t-il dit, cette “ date sera respectée et que la sagesse prévaudra afin qu’on ne tente pas de modifier la Constitution pour modifier les prérogatives de la CENI.”

Mme Saran Daraba Kaba, représentante du Pr Alpha Condé en séjour au Burkina Faso, elle a fait mention à Mme Ellen Johnson Sirleaf et M. Ernest Baï Koroma, que le RPG est très heureux qu’ils viennent en Guinée après que la période de tension soit passée, suite à la fixation de la date du second tour.

“ Au nom du Pr Alpha Condé, nous leur avons dit que, conformément aux lettres que nous avons adressées à la CENI, au gouvernement, au Président de la Transition, relatant les points sur lesquels nous pensons qu’il est indispensable qu’on travaille, avant le second tour, doivent être corrigés, ” a déclaré Mme Kaba. Qui ajoute que ces points sont liés à “ l’association du MATAP à l’organisation du second tour, mais également d’autres questions dont l’audit du système informatique de la CENI ainsi que l’association des représentants des deux candidats à toutes les commissions de travail de la CENI. ” Elle a rassuré les deux hôtes, à veiller pour ne pas qu’il n’y ait de “ crise majeure entre les deux leaders, qui mène à une quelconque crise ouverte dans notre pays. ”

Mais les limites de la CENI ont été vues, rappelle Mme Kaba, qui affirme que la CENI n’a “ ni les moyens matériels, financiers et humains nécessaires à l’organisation des élections sur le terrain. La preuve, a-t-elle poursuivi, est qu’il y a des missions conjointes : CENI-MATAP et représentants des deux candidats qui sont sur le terrain pour se livrer à un nouveau découpage électoral. ” Selon elle, cela atteste qu’il faille associer l’Administration du territoire pour l’organisation du second tour de la Présidentielle du 27 juin dernier.

Jusqu’où cette implication doit être faite? s’interroge Mme Kaba avant de répondre que le RPG n’a pas dit que “ le MATAP doit remplacer la CENI. Mais il y a des défaillances réelles que la CENI elle-même a reconnues. La CENI n’est pas en mesure aujourd’hui, de corriger toute seule, toutes les défaillances du premier tour, et surtout de mener à bon port ce processus-là, que nous voulons tous paisible. ” Elle a estimé que les Guinéens devraient rompre l’habitude d’exposer leurs problèmes aux étrangers, pour être capables de s’asseoir autour d’une table, pour en discuter afin de trouver les solutions.

Quant à Mgr Albert Guillaume David Gomez, premier vice-président du CNT (Conseil national de la Transition), il s’est félicité que les deux présidents soient auprès de la Guinée pour aider les Guinéens “ à la Transition dans les conditions les plus paisibles. ” Selon lui, les hôtes de marque, ont demandé de ne pas distraire le Général Sékouba Konaté, car le travail que celui-ci serait en train de faire est noble. Il faudrait travailler, dit Mgr Gomez, de sorte que les intérêts de la nation prévalent sur ceux individuels ou partisans. Le vice-président du CNT a souligné que les délégués du CNT à la rencontre ont dit aux visiteurs les tenants et les aboutissants de la situation actuelle et leur ont demandé de l’aide pour travailler ensemble. Cela, afin d’aboutir à des élections acceptables par tous.

Hadja Aminata Mame Camara, vice-présidente de la CENI, s’est confiée à la presse en disant qu’il a été question de “ l’amélioration du processus électoral. ” Mme Camara soutient qu’avant l’interpellation de la CENI au sujet de la co-gestion des élections avec le MATAP, son institution a toujours travaillé avec le MATAP et tous les partenaires concernés par le processus électoral guinéen, avec l’implication de deux représentants des deux candidats au second tour. L’assistance du MATAP est technique, précise la vice-présidente de la CENI, bien avant dit-elle. Elle croit être une bonne chose, le fait que Cellou Dalein Diallo, demande qu’on ne retouche pas aux prérogatives de la CENI avant d’ajouter que ce sont les partis politiques qui ont demandé l’indépendance de la CENI. Mme Camara dans des propos ambigus, n’a pas nié les irrégularités enregistrées lors du premier tour de l’élection présidentielle du 27 juin dernier, mais pour les rectifier le MATAP va être impliqué pour un appui technique.

Dans le communiqué final qui a sanctionné les visites de Mme Ellen Johnson Sirleaf et de M. Ernest Baï Koroma en Guinée, le Président de la Transition a été remercié et félicité pour “ ses efforts inlassables et constants déployés dans le cadre de la Transition. ” Les deux présidents hôtes ont réitéré leur volonté d’accompagner le peuple et le gouvernement guinéens dans cette entreprise historique, avant de reprendre leurs avions pour leurs pays respectifs. – AfricaLog