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En Guinée, inquiétude sur la situation de plusieurs détenus

Aug 30, 2010

A trois semaines du deuxième tour de l'élection présidentielle en Guinée, prévue le 3 octobre, l'organisation Avocats sans frontières s'est inquiétée du sort d'officiers actuellement emprisonnés. Par ailleurs, un proche d'Alpha Condé est détenu sans charge depuis samedi.

A trois semaines du deuxième tour de la présidentielle en Guinée, l'antenne guinéenne de l'organisation Avocats sans frontières (ASF) s'est inquiétée du sort de sept officiers et sous-officiers, arrêtés le 31 mars 2010. Tous sont des proches de l'ex-chef de la junte, le capitaine Moussa Dadis Camara. Ils sont soupçonnés d'avoir incité de jeunes soldats à la rébellion dans le camp de Kaléa, à une centaine de kilomètres de la capitale, après l'annulation de leur recrutement. Cependant, aucun acte d'accusation ne leur a été, à ce jour, notifié.

Les détenus sont privés de visites

« Ils sont privés de leur liberté et ne reçoivent pas de visites de leur parents. Ils sont privés aussi des soins adequats, ce qui fait que leur état de santé est dans une situation alarmante » a déclaré maître Kpana Emmanuel Bamba, président d'ASF en Guinée. Outre ces conditions, les détenus n'ont pas la possibilité de rencontrer d'avocats. « Depuis leur arrestation, ils sont privés de toute visite. Et selon nos enquêtes, aucune infraction ne leur est reproché. On leur dit qu'ils sont détenus à des fins d'enquête (...) je peux dire qu'ils sont arrêtés pour des raisons politiques, car aujourd'hui, aucune accusation ne leur a été notifiée » a encore affirmé l'avocat. Un autre groupe d'une quarantaine de soldats, arrêtés le 3 décembre 2009 après la tentative d'assassinat contre Moussa Daddis Camara, est toujours détenu à la sûreté urbaine de Conakry. Ces militaires n'ont jamais été présentés devant un juge.

Nouvelle arrestation

Par ailleurs, un ancien compagnon de route d'Alpha Condé a été empêché de quitter le pays, samedi soir, alors qu'il devait se rendre à Abidjan pour un rendez-vous médical. Depuis, Sekou Souapé Kourouma est retenu à la police judiciaire sans savoir pourquoi. Cet ex-membre du bureau politique du Rassemblement du peuple de Guinée (RPG) avait déjà été interpellé durant deux semaines, au mois de juin, avant le premier tour de la présidentielle. On lui aurait alors reproché d'avoir rencontré l'ex-chef de la junte, Moussa Dadis Camara, à Ouagadougou, pour déstabiliser le processus électoral. Ce qu'il nie fermement.

Détenu sans charges

Joint au téléphone par RFI, à la police judiciaire à Conakry, Sekou Souapé Kourouma raconte : « Quand je suis arrivé à l'aéroport, le policier auquel j'ai tendu mon passeport (...) est allé voir plusieurs personnes, que j'imagine être des supérieurs hiérarchiques », après plusieurs heures, « le directeur adjoint de la police judiciaire est venu me chercher » Détenu au centre de la police judiciaire, il ignore les raisons de son interpellation. « Pour le moment, ils n'ont rien dit. Mais si je me réfère à la première interpellation, on disait que j'avais rencontré le capitaine à Ouagadougou Dadis Camara pour essayer de concocter un plan de sabotage des élections. Ce qui est absolument faux. » - RFI