Le ministre italien des Affaires étrangères, Franco Frattini, a mis en garde mercredi soir à Tripoli contre "la bombe démographique aux frontières de la Méditerranée" que représente le développement démographique en Afrique.
Il répondait lors d'une rencontre avec des journalistes aux propos du leader libyen Mouammar Kadhafi lundi à Rome, qui avait réclamé 5 milliards d'euros par an pour aider à contenir l'immigration clandestine à travers son pays.
"La Libye n'a pas demandé l'argent pour elle-même, elle a demandé l'argent pour renforcer le développement de l'Afrique", a estimé le chef de la diplomatie italienne venu participer à Tripoli à une réunion 5+5 des pays des deux rives de la Méditerranée.
"Je ne parle pas de chiffre (ndlr: avancé par M. Kadhafi) mais du principe qu'il faut avoir un véritable partenariat entre l'Europe et les pays sub-sahariens".
"Avec la Libye, il y a un partenariat qui donne des résultats. La source de l'immigration s'est tarie", a-t-il observé, en relevant que les immigrants illégaux africains arrivant sur les côtes italiennes depuis la Libye étaient passés d'une moyenne de 23.000 personnes par an à 300 en 2010.
De son côté, le secrétaire d'Etat français aux Affaires étrangères, Pierre Lellouche a souligné que le problème de l'immigration clandestine s'était déplacé vers l'est de la Méditerranée, les immigrants clandestins arrivant en Europe, prinicipalement en Grèce à partir de la Turquie.
Evoquant l'Agence européenne de surveillance des frontières extérieures (Frontex), M. Lellouche a indiqué que l'Europe devait apporter "un appui à nos partenaires grecs" face à ce problème. - AFP