Le chef de l’Etat angolais, José Eduardo dos Santos, a plaidé pour le maintien au pouvoir du président sortant de la Côte d'Ivoire, Laurent Gbagbo, jusqu’à l’organisation de nouvelles élections, comme le stipule la Loi électorale.
José Eduardo dos Santos, qui prononçait un discours lors de la cérémonie de présentation des vœux de Nouvel An par le corps diplomatique, jeudi à Luanda, a déclaré qu’il était "difficile pour l’Angola d’accepter qu’il y a un président élu en Côte d'Ivoire", affirmant qu’"il y a un président constitutionnel, qui est l’actuel président de la République, qui doit être maintenu jusqu’à l’organisation de nouvelles élections, comme l’établit la Loi électorale de ce pays". Il a affirmé que le président de la Commission électorale indépendante (CEI) avait divulgué les résultats du deuxième tour de l’élection présidentielle de novembre dernier – proclamant la victoire de l’opposant Alassane Ouattara – alors qu’il n’avait pas la compétence de le faire, surtout que le délai à cet effet défini par la loi était dépassé et que le procès-verbal était entre les mains du Conseil constitutionnel – déclarant Laurent Gbagbo vainqueur.
Le président angolais a souligné que le représentant des Nations unies en Côte d'Ivoire, Young Choi, en se précipitant, a certifié et annoncé ces résultats, alors que la résolution pertinente des Nations unies indique que la certification doit se faire sur les résultats électoraux validés par le Conseil constitutionnel, qui ne s’était pas encore prononcé. "Cette déclaration du représentant des Nations unies a induit en erreur toute la communauté internationale, car le Conseil constitutionnel n’a pas validé les résultats provisoires divulgués par le président de la Commission électorale, parce qu'ayant accepté les réclamations et les plaintes faisant état d’irrégularités et de fraude graves qui remettent en cause ces résultat", a-t-il soutenu.
Selon lui, le Conseil constitutionnel est le seul organe qui a la compétence légale de valider et de publier les résultats finaux des élections et, d'après la loi, cet organe judiciaire devrait recommander l’organisation de nouvelles élections dans un délai de 45 jours, mais il ne l’a pas fait et a divulgué les résultats qui ont donné victoire à l’autre candidat. Toutefois, le président angolais a déclaré que "la difficulté la plus grande aujourd’hui est que les 45 jours ne sont plus suffisants pour créer un climat propice et la situation actuelle de crise complique encore plus ce tableau". - panapresse