La politique des USA en Afrique au cours de l’année 2011 | Alog News | www.africalog.com
home

La politique des USA en Afrique au cours de l’année 2011

Jan 27, 2011

La semaine dernière, le sous-secrétaire adjoint aux affaires africaines, Bruce Wharton a rencontré la presse Africaine à Washington, pour donner les grandes lignes de la politique du gouvernement Américain en Afrique au cours de l’année 2011.

Lors de son exposé, M. Wharton a dit que le président Barack Obama et la Secrétaire d’Etat Hillary Clinton étaient engagés à bâtir une relation saine entre les Etats-Unis et l’Afrique. Il a déclaré que administration Obama va mettre un plus grand accent sur l’Afrique en 2011 et 2012.

Le sous-Secrétaire Wharton a rappelé que la politique actuelle des Etats-Unis en Afrique s’inspire du discours du Président Obama lors de son voyage au Ghana en Juillet 2009.

Il a résumé les cinq piliers de cette politique qui sont:

1- La démocratie: selon Bruce Wharton, il ya quelque chose comme 17 élections présidentielles dans le continent et environ 24 élections lors des deux prochaines années, y compris les parlementaires, locales et présidentielles; la Centrafrique, l'Ouganda, le Bénin, le Cameroun, la RDC, le Libéria, le Nigeria …
Bruce Wharton a exprimé sa frustration face à la crise ivoirienne: «en Côte d'Ivoire, une élection que l'on croyait très clair, très bien gérée, très bien surveillée, mais dans laquelle la partie perdante, l’ancien président Gbagbo, a refusé de démissionner. Nous sommes inquiets sur l'exemple de ce jeu pour le reste du continent, et nous allons donc mettre beaucoup d'énergie en soutenant les systèmes électoraux dans tous ces pays afin de s'assurer que la volonté du peuple est clairement exprimée et respectée».

2-La croissance économique: Les Etats-Unis travaillent pour une Afrique prospère et en paix, travaillent avec les pays africains à favoriser le développement économique durable et la croissance. Avec l’AGOA (Africa Growth and Opportunity Act), un groupe de 37 femmes entrepreneurs d'Afrique, à participer aux Etats-Unis à l'AGOA Forum. Elles sont allées à Kansas City dans le Missouri pour
échanger avec le monde agricole, puisque l’Afrique et les Etats-Unis sont des nations des agriculteurs.

3- La santé : l’administration Obama a promis 63 milliards de dollars dans des initiatives de santé au cours des cinq prochaines années, dans la lutte contre le VIH/SIDA, le paludisme.

4- La résolution des conflits: Les Etats-Unis sont engagés à travailler avec les Etats africains et la communauté internationale pour prévenir et résoudre les conflits. Ces conflits qui ne touchent pas seulement un seul pays, mais une région et le monde. Et l'une des clés pour réussir est de travailler avec les gouvernements africains.

Bruce Wharton a donné des exemples: « la démocratie, nous ne sommes pas encore là, mais je pense qu'il est important de noter que les Africains sont les premiers qui demandent à M. Gbagbo plier. Permettez-moi également de souligner que le travail que nous avons fait l’année dernière sur la situation en Guinée Conakry n'aurait pas été possible si nous avions tenté de le faire unilatéralement. Nous avons travaillé très étroitement avec le Gouvernement du Burkina Faso, le Gouvernement du Maroc, le gouvernement de la France, pour essayer d'apporter une certaine stabilité et la paix en Guinée Conakry
pour que les élections aient lieu et pour aider le peuple de ce pays à avoir un gouvernement démocratiquement élu pour la première fois.»

5- Les défis transnationaux: la criminalité internationale, le trafic de drogue, la contrebande d'armes, le trafic des personnes, la piraterie, qui est un problème qui gagne du terrain et le terrorisme.
M. Wharton a expliqué qu’une bonne coopération avec les gouvernements Africains et la communauté internationale est nécessaire pour remédier à ces problèmes.

Bruce Wharton a insisté sur le fait que l’administration Obama est engagée à travailler avec les jeunes, les femmes, et avec les entrepreneurs : «Si vous regardez la démographie de l'Afrique, quelque chose comme 44 pour cent des personnes sur le continent sont nées après 1995, ce qui est remarquable. Je me souviens de 1995 comme s’ il y a juste quelques jours. Et dire que plus de 40 pour cent des peuples d'Afrique sont nés depuis cette date est une indication claire que nous avons appris à écouter, comprendre et prendre en compte les rêves, les ambitions, les préoccupations, les craintes des jeunes en Afrique.»

Lors des échanges entre le représentant de l’administration Obama et la presse, une remarque a été faite sur les initiatives de l'administration américaine pour aider les pays africains à améliorer les institutions, puisque le président Obama a dit que l’Afrique n’a pas besoin des hommes forts mais des institutions fortes.

En RDC, le président Kabila vient de modifier la constitution pour faciliter sa réélection. L’exemple du Cameroun a été évoqué: le Président Paul Biya est au pouvoir depuis 28 ans; trois quarts des membres de la Commission électorale indépendante sont issus de son parti politique.

Lors de la réception qui a suivie, un confrère a dit à l’autorité américaine, craindre que la révolution tunisienne se propage en Afrique, dans les pays comme le Cameroun. Parce que la France et les Etats-Unis ne font rien pour stopper les présidents qui veulent s’éterniser au pouvoir.

Les populations n’ont que le choix d’organiser la révolution.

AfricaLog.com