Sept millions de Nigériens sont appelés lundi à élire un nouveau président à l'occasion d'un scrutin censé redonner le pouvoir aux civils, mais qui pourrait donner lieu à des contestations en raison de problèmes d'organisation.
La junte militaire, qui a renversé il y a un an le président Mamadou Tandja pour l'empêcher de se maintenir au pouvoir au-delà de son mandat, a toutefois rejeté les appels à un report du vote. Elle a promis de céder le pouvoir aux civils d'ici avril, après un second tour probable en mars.
Le chef de la junte, le général Salou Djibo, a évoqué son sentiment "de satisfaction et d'espoir" après avoir déposé son bulletin dans un bureau de vote de Niamey, la capitale.
"C'est un nouveau commencement pour le Niger, un départ qui permettra aux nouveaux dirigeants de se consacrer au développement", a déclaré le président du Conseil suprême pour la restauration de la démocratie.
Le Niger, pays producteur d'uranium mais l'un des plus pauvres du monde, est aux prises avec une activité croissante d'éléments armés d'Al Qaïda, qui ont enlevé ces cinq derniers mois sept Français, dont deux ont été tués.
DIX CANDIDATS
Dix candidats sont en lice, dont le vétéran d'opposition Mahamadou Issoufou, l'ancien Premier ministre Seini Oumarou, du MNSD (Mouvement national pour la société du développement), le parti de Tandja, et un autre ex-chef du gouvernement, Hama Amadou.
Six candidats, dont Oumarou, ont annoncé former une coalition censée renforcer les chances de victoire du MNSD et aussitôt dénoncée par leurs rivaux comme une initiative visant à en revenir à l'ère Tandja, actuellement en prison pour présumées malversations.
Les partis hostiles à Tandja sont sortis vainqueurs des élections municipales du 11 janvier, dont la junte a refusé de remettre en cause les résultats, en dépit de problèmes de logistique qui ont empêché de nombreux électeurs de voter.
Parmi les problèmes signalés avant le scrutin présidentiel, la commission électorale a déclaré au cours du week-end que des fausses cartes d'identité avaient été vendues avant le vote, sans en préciser le nombre.
La Communauté économique des Etats d'Afrique de l'Ouest (Cédéao) a envoyé plusieurs centaines d'observateurs. L'Union européenne a également dépêché des émissaires, sauf dans le nord du pays en raison de la présence présumée des activistes d'Al Qaïda au Maghreb islamique (Aqmi). - Reuters