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Les combats font rage en Libye

Mar 23, 2011

Les combats entre les forces fidèles au dirigeant libyen Mouammar Kadhafi et les rebelles faisaient rage mercredi près d'Ajdabiya. Les habitants, effrayés, fuient cette ville clé de l'Est libyen.

L'un des résidents, Faraj, 25 ans, a affirmé que les combats l'ont empêché de revenir dans sa ville, située à 160 km au sud de Benghazi, fief de l'insurrection contre le régime du colonel Kadhafi.

"Nous avons fait demi-tour à cause des bombardements", a-t-il dit, accompagné d'autres personnes à bord d'une voiture qui repartait sur la route de Benghazi.

"Il y avait des bombardements et nous avons vu des maisons en feu", a-t-il ajouté.

A 15 km plus au nord, le long de la côte dans les environs d'Ajdabiya, une famille fuyait également la ville.

"Nous avons quitté la ville en raison des combats. Nous avons très peur, nous ne pouvions pas rester", a affirmé à l'AFP le père de famille, alors que sa femme et ses quatre enfants étaient visiblement pris de panique.

Une colonne de fumée s'élevait au-dessus de la ville et des bombardements et des tirs intermittents étaient entendus, a constaté un journaliste de l'AFP.

Selon Hamed al-Qabaili, fuyant également Ajdabiya, la situation était "très mauvaise". "Ils sont en train de tirer des missiles Grad sur les maisons", a-t-il dit.

Selon lui, les combats se produisaient aux entrée est et ouest de la ville, alors que l'accès menant à la ville de Tobrouk (plus à l'est) était aux mains des rebelles.

Son compagnon de route, Mouftah al-Cheikh, a assuré avoir vu deux frères fusillés à Ajdabiya la veille.
"Nous avons quitté la ville car nous avons peur", dit-il. "Il y a très peu de personnes qui sont restées. Il n'y a ni électricité ni gaz."

Un groupe de combattants rebelles positionnés à 9 km de l'entrée d'Ajdabiya a affirmé que 11 chars étaient stationnés à l'entrée est de la ville.

"Quand nous tentons d'avancer, ils (les pro-Kadhafi) nous tirent dessus avec des armes lourdes --chars et mitrailleuses. Tout ce que nous avons, ce sont des kalachnikovs," dit l'un des insurgés, Joumaa Souleimane.

Un autre rebelle, Ayyad Jaballah, affirme que des combattants rebelles blessés se trouvent près de l'entrée est mais personne n'est en mesure de les atteindre.

"A chaque fois que nous tentons de nous approcher d'eux, ils (les pro-Kadhafi) nous tirent dessus", dit-il.

Les forces de Kadhafi avaient repris Ajdabiya la semaine dernière au cours de leur offensive contre la rébellion qui tenait l'est du pays depuis un mois, avant d'attaquer Benghazi, le bastion des insurgés.
Mais elles ont été stoppées devant Benghazi par des frappes aériennes de la chasse française samedi, au début de l'opération de la coalition internationale, suite à la résolution 1973 du Conseil de sécurité de l'Onu.

Elles se sont ensuite repliées vers Ajdabiya.

Un rebelle avait affirmé, lundi, que les forces de Kadhafi ont "positionné des chars d'assaut dans Ajdabiya". "C'est plein de civils, nous ne pouvons attaquer". - AFP