Les dirigeants africains désignés médiateurs pour la Libye par l'Union africaine (UA) ont quitté Nouakchott dimanche en milieu de matinée pour Tripoli puis Benghazi, où ils vont tenter d'obtenir une cessation des hostilités, a dit à l'AFP une source officielle mauritanienne.
Les présidents Mohamed Ould Abdel Aziz (Mauritanie), Amadou Toumani Touré (Mali), Denis Sassou Nguesso (Congo) et Jacob Zuma (Afrique du Sud) voyageaient séparément.
«Ils viennent de partir, chacun était dans son avion», a affirmé cette source officielle.
La délégation des médiateurs comprend aussi le ministre ougandais des Affaires étrangères Henry Oryem Okello, qui représente le président Yoweri Museveni, cinquième chef d'État membre du comité (ou panel) de l'UA pour la Libye.
Lors de leur séjour, dimanche et lundi, ils doivent rencontrer le camp du dirigeant libyen Mouammar Kadhafi à Tripoli et celui des insurgés dans leur fief à Benghazi (est), selon des sources officielles mauritanienne et sud-africaine.
«Le 1er objectif du panel est de mettre fin à la guerre et trouver une solution adéquate à la crise. Nous sommes en contact avec la communauté internationale pour parvenir à cet objectif suivant la feuille de route de l'UA», a déclaré à la presse Mohamed Ould Abdel Aziz, président du panel, à l'issue de sa réunion à Nouakchott dimanche vers 01H00 (locale et GMT).
Dans un communiqué, le comité avait réitéré son appel à «la cessation immédiate de toutes les hostilités» en Libye, théâtre d'une insurrection depuis mi-février et, depuis le 19 mars, d'une intervention militaire internationale autorisée par l'ONU.
Il «a lancé un appel pressant à toutes les parties pour qu'elles s'engagent résolument en faveur d'un règlement pacifique de la grave crise que connaît leur pays et (pour qu'elles) lui apportent à cette fin toute la coopération requise». Il a aussi redemandé «l'acheminement diligent de l'assistance humanitaire» et «le dialogue entre les parties libyennes», réclamations contenues dans la feuille de route adoptée en mars.
Les médiateurs envisagent de proposer par ailleurs «une période transitoire en vue de l'adoption et la mise en oeuvre des réformes politiques nécessaires pour l'élimination des causes de la crise actuelle en prenant dûment en compte les aspirations légitimes du peuple libyen à la démocratie, à la réforme politique, à la justice, à la paix et à la sécurité».
Ces appels au cessez-le-feu et au dialogue demeuraient immédiatement sans effet sur le terrain. L'armée pro-Kadhafi et les insurgés s'affrontaient dimanche à Ajdabiya (est) où se déroulent de violents combats depuis samedi.
Avant la réunion de Nouakchott, la rébellion libyenne avait prévenu samedi qu'elle rejetait tout cessez-le-feu impliquant le maintien au pouvoir de Mouammar Kadhafi ou de ses fils. - AFP