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Obama en pèlerinage au pays de ses aïeux

May 24, 2011

Barack Obama, issu d'un père kényan et d'une mère américaine aux lointaines origines irlandaises, a effectué lundi un pèlerinage dans l'île Emeraude, au pays de l'un de ses arrière-arrière-arrière grand-pères.

Le président américain, premier Afro-Américain élu à la Maison blanche, a été reçu dans le petit village de Moneygall (300 habitants), à 140 km de Dublin, comme "un lointain cousin perdu de vue".

Au pub à l'enseigne d'Ollie Hayzes, il a levé sa pinte de Guinness au son de musique celte à base de violon le tout dans une ambiance bon enfant.

Le chef de l'exécutif américain entame en Irlande une tournée européenne d'une semaine qui le mènera en Grande-Bretagne, en France pour le sommet, jeudi et vendredi, du G8 à Deauville, et en Pologne.

Malgré une pluie battante, Barack Obama, rebaptisé "O'Bama" par les Irlandais, et son épouse Michelle ont été accueillis très chaleureusement, avec une faconde toute irlandaise dans ce village où vécut l'aïeul du président, Falmouth Kearney, cordonnier de son état, qui a émigré en 1850 pour commencer une nouvelle vie aux Etats-Unis.

Ce lien très lointain fait du président des Etats-Unis l'un des 37 millions d'Américains revendiquant des racines irlandaises. Son pèlerinage pourrait être un plus dans la perspective de sa campagne électorale de 2012.

"Bienvenue chez vous, M. le président !", s'est écrié un homme alors que Barack Obama effectuait un bain de foule.

Ce dernier a pris dans ses bras à trois reprises des nouveau-nés pour une photo-souvenir et des femmes l'ont embrassé sous l'oeil vigilant des gorilles du "Secret Service".

L'unique rue du village était pavoisée de bannières étoilées tandis que toutes les façades des maisons ont été repeintes pour la circonstance.

"IS FEIDIR LINN"

A l'intérieur du pub, aux murs ornés de photos de l'illustre visiteur, ce dernier a rencontré Henry Healy, 24 ans, présenté comme l'un de ses cousins éloignés.

Barack Obama a échangé des plaisanteries avec l'aubergiste pour s'assurer que la mousse de la célèbre "stout" (bière brune) soit bien retombée avant d'y tremper ses lèvres.

"Pas question, a-t-il dit en souriant, de gâcher cette Guinness", a-t-il dit en lançant à la cantonnée un "Slainte !" ("A votre santé" en gaélique) avant d'avaler une première gorgée.

Les commerçants de Moneygall n'ont pas perdu le nord, proposant toute une gamme d'objets-souvenirs et de produits dérivés allant de l'aimant pour porte de réfrigérateur au briquet à l'effigie de Barack Obama.

Des T-shirts portant l'inscription en gaélique "Is feidir linn" ("Yes, We Can", le fameux slogan électoral du candidat démocrate en 2008) sont partis comme des petits pains.

A Dublin où il a eu des entretiens avec le Premier ministre, Enda Kenny, le président américain a fait l'éloge des relations américano-irlandaises et s'est réjoui de l'amélioration de la situation économique de l'ancien "tigre celte" d'Europe.

Devant une foule immense, il s'est taillé un franc succès en affirmant la solidarité de son pays envers la petite Irlande, déclarant notamment: "Les beaux jours sont devant vous !".

L'orateur s'est présenté devant son auditoire de la façon suivante: "Je m'appelle Barack Obama, des Obamas de Moneygall".

Le président a écourté son séjour en Irlande en s'envolant dès lundi soir pour Londres en raison de la menace que fait peser sur le transport aérien en Europe du Nord le nuage de cendres du volcan islandais en éruption depuis samedi.

Ses hôtes lui avaient auparavant offert en guise de cadeau un bâton de "hurling", un jeu typiquement irlandais s'apparentant au hockey sur gazon, avec lequel il a fait quelques swings. - Reuters