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Michele Bachmann promet de défaire Obama

Jun 28, 2011

La républicaine Michele Bachmann, galvanisée par un récent sondage, a lancé lundi une campagne résolument à droite depuis sa ville natale de Waterloo (Iowa), promettant de défaire Barack Obama à la présidentielle américaine de 2012.

«Je suis ici pour annoncer formellement ma candidature à la présidence des États-Unis», a lancé cette championne du mouvement ultraconservateur du «tea party», lors d'un discours en plein air dans cette petite ville d'environ 65 000 habitants.

Environ 200 personnes rassemblées devant une maison historique de la ville ont acclamé cette femme télégénique et élégante qui tentait de couvrir de sa voix le vacarme de Waterloo: le bruit des voitures passant sur une autoroute toute proche.

«Nous ne pouvons nous permettre quatre années de plus avec Barack Obama», a-t-elle dit. «Nous pouvons et nous allons gagner en 2012», a-t-elle lancé.

Elle a rappelé qu'il y a 50 ans, lorsqu'elle était enfant, la dette américaine était de 300 milliards, contre 14 300 milliards aujourd'hui, et que le gallon d'essence (3,8 litres) coûtait 31 cents, contre près de 5 dollars aujourd'hui.

La candidate a reconnu qu'il était «impossible de revenir en arrière», mais qu'il fallait s'inspirer du passé.

L'élue a profité de ce discours pour se définir politiquement. «Comme conservatrice constitutionnelle, je crois en la vision de nos pères fondateurs d'un gouvernement limité qui fait confiance au peuple américain et préserve son potentiel».

Cette partisane des valeurs chrétiennes a assuré que le «tea party», mouvement populiste qui se défie de l'élite washingtonienne, n'était pas l'aile droite du parti républicain mais qu'il était formé de composantes disparates y compris des démocrates déçus.

Ex-avocate fiscaliste, elle souhaite aussi faire abroger la réforme de la couverture santé du président Obama et diminuer les impôts des entreprises.

Au Congrès, elle figure parmi les opposants à un relèvement du plafond de la dette. Elle rejette les avertissements du Trésor américain selon lesquels un refus du Congrès de voter cette mesure aurait des conséquences graves pour l'économie.

Sur le dossier libyen, Mme Bachmann a voté contre l'intervention américaine la semaine dernière au Congrès.

Dans la foule, des partisans arboraient des t-shirts et pancartes «Bachmann, super-hero».
Becky Bostwick, venue avec sa progéniture, a confié à l'AFP «aimer tout ce qu'elle a entendu»: «J'ai cinq jeunes enfants et je suis inquiète pour l'avenir». «Je sens qu'elle est rationnelle, intelligente et assez compétente pour nous sortir de là», a-t-elle ajouté.

Une autre mère de famille, dont le fils venait d'être embrassé par la candidate, a fièrement lancé: «Tu viens d'être embrassé par la future présidente des Etats-Unis»

Interrogé sur les chances de Mme Bachmann, le politologue John Pitney a répondu: «elle va avoir du mal élargir sa base. La plupart des membres de la direction du parti pensent qu'elle est inéligible. Avec le temps toutefois, elle pourrait faire évoluer cette image si les sondages montrent qu'elle peut se mesurer au président Obama».

La candidature de Mme Bachmann, 55 ans, a été dopée dimanche par un sondage du journal local, le Des Moines Register, la donnant au coude-à-coude dans l'Iowa avec le favori actuel du camp républicain, Mitt Romney, loin devant les autres candidats.

Sa rivale Sarah Palin, qui chasse sur les mêmes terres du «tea party», n'a pas annoncé ses intentions pour 2012.

Pour Susan Nelsen, une de ses admiratrices, Mme Bachmann est le «bon choix». Selon elle, Mme Palin s'occupe «d'attirer l'attention». Mme Bachmann, elle, «sait de quoi elle parle», assure-t-elle. – avec AFP