Le Premier ministre ivoirien Guillaume Soro a déclaré samedi vouloir faire mentir les "sceptiques" qui doutent de la tenue le 29 novembre de l'élection présidentielle, reportée plusieurs fois depuis 2005, une date dont l'ONU a exigé cette semaine le respect.
"Je veux qu'on relève le défi face aux sceptiques qui pensent qu'on ne peut pas faire l'élection le 29 novembre", a-t-il déclaré lors d'une rencontre à la Primature avec les structures chargées du processus électoral. "Je voudrais vous inviter à faire mentir tous les pronostics déjà défavorables", a-t-il lancé, appelant ces structures à "faire leur travail". "Nous avons promis aux uns et aux autres d'aller aux élections, il faut qu'on y aille maintenant", a-t-il insisté. Plusieurs fois reportée depuis 2005, l'élection présidentielle est censée clore la crise politico-militaire née en 2002 du coup d'Etat manqué de l'ex-rébellion dont M. Soro est le chef. Le Conseil de sécurité de l'ONU a exigé jeudi que le vote ait bien lieu le 29 novembre. A cette occasion, l'ambassadeur de France à l'Onu Jean-Maurice Ripert a imputé les reports du scrutin à "une absence ou une insuffisance de volonté politique" des acteurs ivoiriens, alors que des propos d'une teneur analogue prêtés à son président, Nicolas Sarkozy, avaient soulevé de vives protestations dans le camp du chef de l'Etat ivoirien Laurent Gbagbo. Lancé en septembre 2008 et achevé fin juin, le recensement pour le scrutin a enregistré environ 6,5 millions de personnes. Le traitement informatique des données recueillies a commencé le 20 juillet et doit aboutir à la publication fin août de la liste électorale provisoire. L'Opération des Nations unies dans le pays (Onuci) a indiqué jeudi que seuls 17 centres de traitement "fonctionnent" sur les 68 prévus dans l'intérieur du pays. - AFP