Les élections législatives en Guinée auront lieu le 29 décembre, un an après l'investiture du nouveau président Alpha Condé, a annoncé jeudi Loucény Camara, président la Commission électorale nationale indépendante (Céni).
Nous venons d'annoncer à l'opinion nationale et internationale, à nos partenaires, au gouvernement et aux acteurs politiques, la tenue des élections législatives pour la date du 29 décembre, a déclaré M. Camara lors d'une conférence de presse à Conakry.
Les dernières législatives en Guinée remontent à juin 2002, à l'époque du régime autoritaire du président Lansana Conté décédé en décembre 2008 après 24 ans au pouvoir.
C'est actuellement un Conseil national de transition (CNT), mis en place début 2010 par le régime militaire du général Sékouba Konaté chargé d'organiser la présidentielle, qui fait office de Parlement.
Les législatives auraient théoriquement dû se tenir dans les six mois suivant l'investiture du président Alpha Condé, le 21 décembre 2010. Fin juin, le ministre de l'Administration du territoire (Intérieur) Alhassane Condé avait affirmé que ce scrutin serait organisé dans l'équité et la transparence dans le courant du dernier trimestre 2011.
La date du 29 décembre a été fixée après de longues séances plénières à la Céni, et un consensus s'est dégagé pour la programmation des activités majeures telles que le démarrage de la révision (des listes électorales), l'affichage des listes provisoire, leur correction et la convocation des électeurs, a expliqué le président de la commission électorale.
Cette révision durera du 3 octobre au 15 novembre 2011 sur toute l'étendue du territoire national avec un budget consolidé de 200 milliards de francs guinéens (plus de 20 millions d'euros), a-t-il ajouté, indiquant que la formation des agents électoraux était déjà en cours et prendra fin la semaine prochaine.
Il a exhorté les autorités et les partis politiques à dialoguer, pour aller à un scrutin apaisé et installer la Guinée pleinement dans la démocratie.
Le président Alpha Condé souhaitait organiser un nouveau recensement électoral avant le scrutin pour, selon lui, corriger des anomalies relevées lors de la présidentielle de 2010 (premier tour en juin, second tour en novembre).
Mais les principaux partis d'opposition refusaient ce recensement, notant que le dernier datait de 2009 et estimant qu'il risquait de repousser les législatives à 2012. Ils considéraient en outre que son budget (quelque 80 millions d'euros) serait mieux utilisé à des programmes de développement du pays.
Jeudi, une source au ministère de l'Administration du territoire a affirmé à l'AFP qu'Alpha Condé avait renoncé à l'idée d'un nouveau recensement peu avant son départ, fin juillet, pour les Etats-Unis à l'invitation du président américain Barack Obama.
A la veille de son départ, (...) le président guinéen a instruit son ministre de l'Administration du territoire de procéder simplement à la révision de la liste en lieu et place du recensement qu'il voulait. Voilà pourquoi aujourd'hui on ne parle plus de recensement, mais de révision de la liste électorale, a expliqué cette source sous couvert d'anonymat. – AfricaLog avec AFP