Selon M. Faya Millimono, le Collectif des partis politiques pour la finalisation de la Transition a décidé de suspendre sa marche pour la journée de ce mardi 27 septembre 2011. Suite à la mort de trois manifestants, au rond-point de Bambéto.
Il témoigne: «Nous avons vu les corps de trois personnes tuées à bout portant par les forces de l’ordre. J’étais en compagnie d’El Hadj Cellou Dalein Diallo de l’UFDG et de Mouctar Diallo des NFD.»
Et d’ajouter que parmi les nombreux manifestants qui ont été blessés, il y en a qui seraient dans un état critique. M. Faya a déclaré: «Nous avons décidé de suspendre la manifestation pour la journée d’aujourd’hui, le temps pour nous d’obtenir la libération de M. Etienne Soropogui qui a été arrêté par les Forces de l’ordre.»
Selon une source, c’est Cellou Dalein Diallo lui-même qui s’est rendu à Bambéto pour demander à ses partisans de regagner leurs domiciles respectifs. Et pour Cellou Dalein Diallo, il y aurait quatre morts.
Selon Faya Millimono (photo), une réunion des partis du Collectif est annoncée pour ce soir, en vue de tirer les leçons de la journée du 27 septembre 2011, avant de décider de la suite à donner à leur projet.
Il faut rappeler que le Collectif avait décidé à manifester jusqu’à la «satisfaction totale» de ses revendications. Ces revendications sont entre autres: l’audit et la révision du fichier électoral, le rétablissement des élus locaux limogés de leurs fonctions de Conseillers communaux, l’annulation de toutes les opérations liées au processus électoral par la CENI, l’annulation de tous les engagements pris par le Gouvernement et la CENI avec les sociétés Way Mark et Sabari technologie.
Parlant toujours du bilan de cette journée du 27 septembre, 23 gendarmes (margis-chefs) ont été grièvement blessés. Ils ont été montrés à la presse au Camp Samory Touré, à Kaloum, par des officiers. Le témoignage de ces agents indique qu'ils ont été blessés par des jets de pierre.
La manifestation de ce 27 septembre a été décidée après l’annonce par la CENI de l'organisation des élections législatives le 29 décembre prochain. Une date proposée par la CENI alors que le Collectif des partis politique pour la finalisation de la transition demande sa restructuration.
La marche d'aujourd'hui avait été interdite par le Gouverneur de la ville de Conakry, le chef de bataillon Sékou Resco Camara.
Des pick-up et des camions bondés de policiers et de gendarmes ont bouclé tous les grands axes de la banlieue favorable à la marche. Des axes que les manifestants voulaient emprunter pour rallier, l’Esplanade du Stade du 28 septembre.
Il faut noter que avec ces morts annoncés par l'opposition, il ya confusion sur la suite de la marche. Le président de l’UFDG, Cellou Dalein Diallo a déclaré que le Collectif continuera sa marche demain, 28 septembre, puisqu’il n’aurait eu «aucun élément» qui puisse le rassurer du dialogue demandé par le pouvoir.
L’on se rappelle qu’à la même date, il y a deux ans, 157 Guinéens selon les organisations des droits de l’Homme ont été assassinés par des militaires venus réprimer une manifestation pacifique organisée à l’époque par les Forces vives de Guinée. Les auteurs de ces crimes ne sont pas encore tous identifiés et mis sous les verrous. Trois juges ont été récemment installés à la Cour d’appel de Conakry pour instruire ce dossier.
Depuis la menace de cette manifestation pacifique, le Président guinéen, Alpha Condé n’a fait aucune déclaration, du moins jusqu’au moment où nous mettions en ligne.
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