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Mardi noir à Conakry: La guerre des chiffres

Sep 28, 2011

L'appel du "Collectif des partis politiques pour la finalisation de la transition" a effectivement été mis à exécution de procéder à des manifestations le mardi, 27 septembre 2011.

La rencontre du lundi, 26 septembre instruite par le Président de la République à son Premier ministre de relancer le dialogue avec la classe politique, n’y fera rien.

En dépit de quelques heures de pourparlers entre le camp de la mouvance gouvernementale et le camp d’en face dont le "Collectif des partis politiques pour la finalisation de la transition", la rencontre n’aura finalement pas abouti à grand-chose car le camp d’en face n’a pas voulu changer de position.

Et le lendemain, 27 septembre, conformément à son appel à manifester, le "Collectif des partis politiques pour la finalisation de la transition" fait descendre ses hommes dans les rues.

L’axe Hamdallaye-Bambéto, appelé "le golfe" sera l’épicentre des échauffourées: camionnettes des forces de l’ordre caillassées, des véhicules privés incendiés, des loubards infiltrent le rang des marcheurs qui avaient reçu la caution du gouvernement la veille à travers une déclaration dans laquelle il annonçait avoir pris «acte du projet de manifestation décidé par le "Collectif des partis politiques pour la finalisation de la transition".»

Le gouvernement, par la voix du Ministre de la Communication Dirus Dialé Doré avait toutefois fait remarquer que «les manifestations doivent strictement garder leur caractère pacifique tel que proclamé par les organisateurs de la marche.»

Malheureusement, des manifestations que ces leaders avaient annoncées comme «pacifiques» ne l’auront pas été. Des débordements ont été enregistrés.

Des jeunes n’auront pas hésité à jeter des pierres sur les forces de maintien de l’ordre faisant ainsi 23 blessées dans le rang des gendarmes, selon un bilan officiel appuyé d’images de la télévision et pire, deux des manifestants ont trouvé la mort: Mohamed Lamine Bah, 21 ans élève qui selon le médecin légiste, Dr Jean Pierre Tolno, aurait été poignardé par un loubard. Il rapportait ainsi les propos des parents du défunt. Le second mort était un boulanger, Mamadou Bhoye Barry, 27 ans.

Ce bilan sera revu à la hausse par l’opposition, le Président de l’UFDG, Cellou Dalein Diallo a parlé d’un 3ème tué dont le corps aurait été déposé au siège de son parti. Bilan confirmé par le Ministre de l’Administration du Territoire et de la Décentralisation, Dr Alhassane Condé.

Le Premier ministre, en compagnie de certains membres du gouvernement s’est rendu, dans l’après-midi, à la morgue de l’hôpital national Donka ainsi qu’à l’hôpital militaire du camp "Almamy Samory Touré". Mohamed Saïd Fofana va regretter ce qui est arrivé. Il présente les condoléances aux familles éplorées à la morgue et a remonté le moral des hommes en uniforme grièvement blessés avec pour certains, des cas de traumatisme crânien avec perte de connaissance et des fractures ouvertes. Des actes qui auraient été causés par les "marcheurs". Dans les rangs desquels il y aurait eu des interpellations pour cas de «flagrant délit.»

La Directrice générale de l’hôpital Donka, Dr Fatou Sikhé Camara soutiendra que ses services ont «reçu une trentaine de blessés.»

Selon le porte-parole de l’armée «il n’y a pas eu d’usage d’armes à feu» de la part des forces de maintien d’ordre.

Vers 14h Dr Faya Millimono annonce «l'arrestation d'Etienne Soropogui et la suspension de la marche afin de permettre au Collectif de tirer les leçons de la manifestation et de voir ce que compte faire le gouvernement comme acte de bonne volonté par rapport à nos revendications.»

AfricaLog reviendra sur un autre aspect de cette journée du mardi noir à Conakry,