Un groupe de professeurs d'université chinois a décerné à Vladimir Poutine un «prix de la paix» copié sur le prestigieux Nobel, en saluant les «remarquables» talents pacifiques du premier ministre russe, notamment son opposition au «bombardement de la Libye par l'OTAN».
Le nom du lauréat du «prix de la paix Confucius» a été annoncé mardi par l'un des organisateurs, Qiao Damo. M. Poutine était notamment en lice avec la chancelière allemande, Angela Merkel, ou Yuan Longping, le père du riz hybride chinois.
Le premier «prix de la paix Confucius» avait été attribué en 2010 à l'ancien vice-président taïwanais Lien Chan par une association chinoise jusqu'ici inconnue, à la veille de la remise à Oslo du Nobel de la paix au dissident chinois emprisonné Liu Xiaobo, bête noire du pouvoir en Chine.
Questionnée sur ce télescopage, cette association avait nié toute arrière-pensée sans convaincre grand monde et en tout cas pas le comité Nobel norvégien qui avait qualifié de «pathétique» cette initiative.
Pour cette deuxième édition, les chercheurs et professeurs membres du «jury» Confucius ont choisi par neuf voix sur seize Vladimir Poutine, en raison de ses «remarquables actions cette année pour préserver la paix dans le monde», a expliqué M. Qiao, un poète.
«En avril ou mai, Poutine était contre l'idée de l'OTAN de bombarder la Libye», a-t-il déclaré à l'AFP.
Il a indiqué que l'ambassade de Russie en Chine avait été informée du prix mais qu'elle ne s'était pas prononcée.
Le «prix de la paix Confucius» sera remis à Pékin le 9 décembre prochain, à la veille de la remise à Oslo du Nobel de la paix, attribué aux Libériennes Ellen Johnson Sirleaf et Leymah Gbowee, ainsi qu'à la Yéménite Tawakkul Karman.
Les organisateurs du prix chinois avaient d'abord affirmé que leur association n'était pas liée au gouvernement, avant d'admettre le contraire. Pour ajouter à la confusion, le ministère de la culture chinois a exigé en septembre que le prix cesse d'exister, une décision que Qiao Damo a contestée.
«Je pense que le prix Nobel de la paix s'est trop écarté de la paix», a-t-il affirmé. «Les valeurs occidentales ne sont pas parfaites et il faut une alternative». – AfricaLog avec AFP