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Le «Club des Républicains» se dévoile, report du dialogue sine die

Dec 30, 2011

«Le Club des Républicains n’est pas officiel d’abord, mais il sera une troisième force qui est ni suiviste ni qui n’enregistre, mais qui encaisse et s’arrête», dixit Mamadi Diawara.

Le dialogue politique inclusif a démarré le 27 décembre en vue de désamorcer le bras de fer entre le pouvoir et l’opposition guinéenne. Le Comité de facilitation a reçu de nouveau ce 29 décembre, les partis de l’opposition «plurielle», de la mouvance présidentielle et d’autres partis, dans la salle des Actes du Palais du peuple.

Du côté de la mouvance présidentielle et le «Club des Républicains», nouvelle alliance créée et qui se réclame du centre, on notait la présence de Saloum Cissé, Secrétaire général du RPG Arc-en-ciel, Ibrahima Kassory Fofana, Président de GPT, Mamadi Diawara, leader du PTS.

Du côté de l’opposition, il y avait Mme Zalikatou Diallo, Secrétaire nationale du PEDN, Faya Millimono de la NGR, Charles Pascal Tolno du PPG. Il y avait également les inconditionnels de l’ex-chef de la junte capitaine Moussa Dadis Camara, regroupés au sein de l’Union des Guinéens pour la Démocratie et le Développement, UGDD.

A l’ouverture des travaux de la journée, Mgr Albert Guillaume David Gomez a demandé aux participants d’accepter que l’équipe de facilitation qu’il pilote, soit érigée en comité de facilitation. Il a ensuite indiqué qu’après la rencontre du 27 décembre, son équipe s’est longuement concertée pour trouver les voies et moyens de relancer le dialogue politique.

Par rapport à la question "Qui va discuter avec qui ?", posée le 27, Mgr Gomez a dit que son « équipe a trouvé deux approches possibles : soit, les partis politiques discutent directement entre eux, soit, ils discutent avec le gouvernement». Mais, dans l’une ou l’autre options choisies, le religieux a soutenu que la «participation du gouvernement est indispensable».

«Pour que nos discussions aboutissent, je pense qu’il faut consulter l’administration pour aboutir à des décisions applicables et appliquées», a-t-il martelé, avant de rassurer que son équipe s’est fixée comme règles : la transparence et la patience.

Mgr Gomez estime à cet effet, que les acteurs politiques devraient accepter la mise en place de «fondements solides pour la relance du dialogue au lieu de se lancer dans une course inutile qui ne mènera nulle part» avant de conseiller: «Aujourd’hui, la journée sera consacrée à ce que vous nous donniez le temps d’aller vers l’administration pour qu’elle nous désigne un répondant dûment mandaté. L’aboutissement de cette méthode est de s’assurer que toute décision qui sera prise ici, sera appliquée. Pour que ce dialogue puisse aboutir à l’organisation d’élections transparentes, crédibles, paisibles et acceptées de tous. Pour y arriver, il faudrait poser des fondations solides».

El hadj Naby Youla, un des membres du Comité de facilitation a renchéri: «Les discussions interminables ne nous mèneront nulle part. Notre mission est limitée. Ce n’est pas à nous de dire que tel parti a 50 adhérents ou que tel autre a un adhérent. Permettez-moi de vous dire que si je suis là aujourd’hui, c’est parce que j’aime mon pays. Sinon, je devrais être à l’étranger pour un contrôle médical. Mais je suis resté. Si je meurs, je sais que vous m’accompagnerez, tous. Alors, facilitez-nous la tâche», a-t-il plaidé.

Malgré son appel, les leaders politiques ont presque fait la sourde oreille. Ils se sont retranchés dans leurs positions habituelles. Les uns ont demandé l’ouverture immédiate du dialogue, les autres ont plaidé pour une redéfinition des critères et des quotas.

Mgr Gomez de revenir à la charge pour demander «d’aller voir l’administration. Parce que, dit-il, nous voulons nous assurer que toute décision prise ici sera appliquée et que tout intervenant ici est mandaté par une entité connue. Le débat reprendra là où nous nous sommes arrêtés mardi. Nous avons tout le temps devant nous, nous voulons aller lentement mais sûrement. La séance est levée pour aujourd’hui. On vous dira la suite à travers un communiqué qui vous parviendra», a-t-il conclu.

Réactions de quelques leaders de partis au sortir de la salle des Actes du Palais du peuple:

- AfricaLog : Apparemment, le dialogue a mal commencé. Avez-vous espoir qu’il puisse continuer et répondre aux attentes?

- Faya Millimono, porte-parole du Collectif des partis pour la finalisation de la Transition : «Nous pensons que si toutes les consultations sollicitées par le Comité des facilitateurs portent fruit, cela devrait nous permettre d’avancer vers une bonne direction dans le débat. Parce que l’on se rappelle, c’est l’ADP et le Collectif qui ont réclamé un dialogue avec le gouvernement et ses alliés sur des questions précises dans le mémorandum qui a été déposé au gouvernement à travers le Ministère de l’Administration du territoire et de la Décentralisation. On peut rappeler ces points en nommant : la restructuration de la CENI, la révision du fichier électoral, l’accès de l’opposition aux médias publics. Dans le dernier développement de la situation à travers une déclaration commune de l’ADP et du Collectif, nous avons dit que tous les actes posés par la CENI depuis le mois de mai [dernier, ndlr] devraient faire l’objet d’examen et de reprise, parce que ce sont des actes que nous considérons d’unilatéraux et illégaux.»

- Que dites-vous de la participation des partis de la mouvance présidentielle à ce débat?

- «Nous n’avons aucun problème et on n’a jamais exclu qui ce soit. Il y a des interprétations qui se font parfois qui ne sont pas, à mon avis, appropriées. Lorsqu’on dit que le gouvernement dialogue avec l’opposition, le gouvernement a des alliés qui sont parties prenantes au dialogue. L’opposition peut être plurielle, donc il n’y a aucune exclusion de qui que ce soit. Personne n’est supérieur à l’autre en Guinée. Il n’y a que, le plus souvent, des gens qui essayent d’interpréter les mots comme ils veulent les entendre. Quand on dit "opposition", est-ce que cela exclut quelqu’un ? Nous n’avons exclu personne et nous n’entendons exclure personne au tour de la table de la République de Guinée. Donc l’opposition n’exclut personne. Tous ceux qui ne sont pas d’accord avec le gouvernement se retrouvent. Quand on dit la mouvance, tous ceux qui sont d’accord avec l’action gouvernementale, s’y retrouvent...»

- Mamadi Diawara, Président du PTS (Parti du travail et de la solidarité): «Aujourd’hui, c’était une question de procédure. Je suis parfaitement d’accord avec la démarche du Comité de facilitation, allant dans le sens de savoir que les mandants ont effectivement le pouvoir d’agir. Parce qu’il y aura des discussions sérieuses sur la vie politique de la Guinée, cela est relatif aux élections législatives. Pour ces élections, il y aura sûrement des décisions à prendre. La mouvance même estime qu’il y aura forcément une légère restructuration de la CENI. Sur l’approbation de certains articles qui posent problème, il est important dans un tel débat qui doit définir l’avenir de la Guinée, que l’administration qui a toujours la décision en dernier lieu, soit légitimement représentée. Donc, ce n’est pas un retard de prendre un peu de recul… Je pense que ni l’opposition ni la mouvance ni même le centre qui s’appellera le "Club des Républicains", aucun n’a posé un problème majeur. Je crois que nous avons jeté tout cela et on commence à avancer. On craignait la démission de certains, mais aujourd’hui la position était constructive, surtout la déclaration du professeur.»

- C’est quoi le "Club des Républicains" ?

«Le "Club des Républicains" n’est pas officiel d’abord, mais il sera une troisième force qui est ni suiviste ni qui n’enregistre, mais qui encaisse et s’arrête. C’est une force politique majeure qui aura des décisions politiques, qui s’engagera en fonction de la lancée ou de la vision démocratique de telle ou telle décisions.»

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