La secte islamiste Boko Haram, accusée d'avoir tué des centaines de personnes au Nigeria, a grossi comme un cancer qui veut tuer le pays, a déclaré le président Goodluck Jonathan samedi à Madalla, un faubourg de la capitale Abuja, et lieu d'un attentat meurtrier le jour de Noël.
Boko Haram était d'abord un groupe inoffensif qui a grossi comme un cancer. Et le Nigeria, étant le corps, ils veulent le tuer. Mais personne ne les laissera faire, a-t-il affirmé au cours de sa visite de l'église catholique Sainte Teresa où 44 personnes ont été tuées dimanche dernier par un attentat à la bombe à la sortie de la messe de la nativité, et revendiqué par les islamistes.
Certains exploitent la situation à leur avantage. Mais une attaque terroriste visant n'importe quelle partie de la nation est une attaque contre nous tous. Tous ensemble, nous allons les contrôler puis les écraser, a ajouté M. Jonathan.
Ces déclarations publiques sur le lieu de l'attentat sont les plus dures prononcées récemment par le président nigérian à l'encontre de Boko Haram et de ses actions depuis 2009.
M. Jonathan, élu en avril dernier, a indiqué qu'il s'adresserait à la nation à la télévision samedi soir afin de dévoiler les mesures que son gouvernement prendra pour combattre les islamistes de Boko Haram.
Madalla est situé à une quarantaine de kilomètres au nord d'Abuja, la capitale fédérale, dans la municipalité de Suleija.
Toutes les attaques terroristes dans l'Etat du Niger ont lieu à Suleija. On va secouer les autorités locales de Suleija, a affirmé le président nigérian. Si des institutions ou des personnes favorisent la criminalité, nous allons nous occuper d'eux sérieusement, a-t-il martelé.
Les évêques catholiques ont appelé samedi le président Jonathan à faire appel à des experts étrangers pour aider les agents de sécurité à en finir immédiatement avec la menace Boko Haram, dans un communiqué signé de l'archevêque Félix Alaba Job
Dimanche, outre les 44 personnes tuées à Madalla, un policier a été tué dans une fusillade après l'attaque d'une église à Jos (centre), tandis qu'à Damaturu (nord-est), trois agents des services de renseignement de la police ont péri dans l'assaut d'un kamikaze, lui-même décédé.
La vague d'attentats du jour de Noël a été attribuée par les autorités à Boko Haram, qui les a revendiqués.
Ces derniers mois, Boko Haram a revendiqué de nombreuses attaques, dont l'attentat suicide d'août 2011 contre le siège de l'ONU à Abuja qui avait tué 25 personnes. – AfricaLog avec agence