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Le 8 juillet proposé comme date des législatives en Guinée

Mar 01, 2012

Le président de la Commission électorale nationale indépendante, (CENI) guinéenne, Louncény Camara a animé une conférence de presse pour annoncer le chronogramme des élections législatives, a vécu Africalog.com à Conakry, ce 1er mars.

Il a proposé la date du 8 juillet 2012 pour les élections législatives. Le Président de la République devra entériner cette date par décret, conformément au Code électoral guinéen qui stipule en son article 160: «Les électeurs sont convoqués par décret du Président de la République soixante dix (70) jours, au moins, avant la date du scrutin…»

Soit le 28 avril prochain. Selon Louncény Camara, la CENI était à pied d’œuvre depuis le 19 décembre 2011 pour préparer les élections législatives. Mais les membres du Comité de facilitation du dialogue politique avaient demandé qu’elle suspende ses activités en attendant la fin du dialogue qui avait pour objectif de «mettre en place des mécanismes pouvant permettre à la Guinée d’évoluer dans la paix et d’aller vers des élections législatives justes et transparentes.» Et, c’est au cours de l’assemblée générale de la CENI tenue hier, le 29 février, que les commissaires de l’organe ont décidé de donner le chronogramme des élections législatives, a-t-il fait remarquer.

Ce chronogramme est présenté de la façon suivante:

Du 1er au 15 mars, l’audit du fichier électoral et le recrutement d’un opérateur technique avec la CENI, devant conduire ensemble la révision dudit fichier. 45 jours sont retenus pour la révision des listes électorales, soit du 26 mars au 10 mai. L’édition des listes provisoires devra se faire entre le 10 et le 15 mai. Le Corps électoral devra être convoqué le 28 avril 2012 par le Président de la République. Quant à la campagne, elle sera lancée le 28 mai.

La liste définitive des candidats devra être publiée le 25 mai pendant que leur édition se fera du 1er au 15 juin. Les résultats provisoires des élections organisées le 8 juillet seront publiés une semaine plus tard, (15 juillet).

«Il ressort de ce chronogramme que la CENI commence le processus le 1er mars pour finir le 15 juillet.» Louncény Camara de rassurer: «Nous pouvons rassurer l’ensemble de la classe politique que la CENI est prête à aller aux élections législatives, à toute la population guinéenne et au gouvernement que nous mettons tout en œuvre pour la réussite des présentes élections que nous voulons libres, transparentes et crédibles.»

Même que le chronogramme qu’il a annoncé, a fait l’objet d’un consensus par la majorité lors de la plénière que la CENI aurait tenue le 29 février de 12h à 16h GMT.

Au cours des débats qui ont suivi sa déclaration, Louncény Camara a estimé que de nombreuses conditions devront être tenues pour que la CENI qu’il dirige puisse tenir sa promesse d’organiser les élections législatives à la date indiquée. Il s’agit notamment du maintien des membres actuels de la CENI. «Parce que si on change la structure et la composition actuelle de la CENI, le chronogramme-là n’engagera plus la CENI actuelle.»

Or, il est accusé par l’opposition réunie au sein du Collectif et de l’ADP d’être un militant du RPG, le parti au pouvoir. Mais M. Camara a mis au défi ceux qui affirment qu’il est un militant du parti d’Alpha Condé. Il dit être victime d’un délit de faciès.

S’agissant de sa condamnation par le Tribunal de première instance de Dixinn pour soustraction frauduleuse des résultats lors du 1er tour de la présidentielle de 2010, il réaffirme que ladite condamnation a été purement et simplement annulée par la Cour d’appel de Conakry, auprès de laquelle il a avait interjeté appel. On se souvient que cette contestation était telle que la CENI avait été pilotée par le Général Siaka Toumany Sangaré du Mali, pour organiser le second tour de la présidentielle le 7 novembre 2010. Mais Louncény Camara réitère que cette contestation à la tête de la CENI ne lui dira rien, tant qu’il «bénéficiera de la confiance de ses pairs. Je ne démissionnera jamais pour autant que je serais membre de la CENI ».

L’autre condition que le président de la CENI pose pour réussir les élections législatives à la date du 8 juillet prochain est la non-participation des Guinéens de l’étranger au vote. Selon lui, si «cela devrait intervenir, il faut organiser une opération de révision des listes électorales dans les dix huit circonscriptions électorales de l’extérieur qui va prendre également un minimum de 30 jours.»

L’Etat devra également boucler le gap financier, mais M. Camara s’est obstiné à disserter que de donner des chiffres sur le budget des législatives. Il faut aussi selon lui, le strict respect du cadre légal et des délais légaux, avec un énorme accompagnement de l’assistance technique. Et d’insister sur la «compression des délais de mise à disposition et de décaissement des fonds…»

On se rappelle que la date du 29 décembre 2011 que la même CENI avait proposé pour la tenue des législatives n’a pas été respectée du fait des points d’achoppement entre le pouvoir et l’opposition autour de la CENI.

Le dialogue qui a été organisée du 27 décembre 2011 au 22 février 2012 n’a pas abouti à un consensus sur la restructuration et la recomposition de la CENI, entre autres.

Il se disait qu’il (Louncény Camara) a été influencée par le ministre de l’Administration du territoire Alhassane Condé qui a récemment annoncé que le Gouvernement organisera les élections le 20 mai prochain avec ou sans l’opposition. Mais M. Camara a réfuté l’accusation. Il déclare que le ministre n’a émis qu’un souhait: «Le gouvernement voudrait que les élections aient lieu au mois de mai. Mais, moi, le chronogramme que je viens de donner nous fixe la date au 8 juillet. Sinon la loi est claire: en Guinée, c’est la CENI qui organise les élections et le référendum. Toute autre entité qui se substituerait à la CENI pour annoncer une date n’engage pas la CENI.»

Le 8 juillet, sera le fort moment des pluies en Guinée, non ?

«Cela nous a vraiment préoccupé. C’est vrai dans notre pays, on a deux saisons. Mais la pluie n’arrive pas en même temps partout. Si vous tenez compte de cela, vous n’aurez que deux mois pour organiser les élections dans ma préfecture à Macenta, parce qu’il pleut de février à novembre… Mais vous vous rappellerez que le premier tour de la présidentielle était le 27 juin 2010.»

Certaines sources annonçaient la tenue des législatives pour le 25 ou le 2 novembre 2012.

M. Louncény Camara estime qu’avec la volonté de tous, il n’y aura pas de nouvelle date à proposer. Il a déclaré qu’il souhaite la participation maximale des 160 partis politiques légalement constitués aujourd’hui en Guinée.

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