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ATT: "Je suis bien à Bamako, je ne suis pas prisonnier"

Mar 28, 2012

Le président malien Amadou Toumani Touré, renversé le 22 mars par un coup d'Etat militaire, a affirmé mercredi qu'il était actuellement "à Bamako" et "pas prisonnier", alors qu'un possible compromis est évoqué entre l'Afrique de l'Ouest et la junte sur une transition.

"Je suis bien à Bamako, et Dieu merci ma famille et moi nous nous portons tous bien", a déclaré lors d'une courte conversation téléphonique avec un journaliste de l'AFP l'ex-chef de l'Etat, dont on ignorait le sort exact depuis le putsch.

Interrogé sur le lieu où il se trouve, ATT a répondu: "est-ce bien la peine? Ce qui est important de savoir, c'est que je ne suis pas prisonnier".

"Je suis bien évidemment ce qui se passe. Je souhaite de tout mon coeur que la paix, la démocratie triomphent au Mali. Je n'ai rien d'autre à dire pour le moment", a-t-il ajouté, dans sa première déclaration à la presse depuis sa chute.

Son sort alimentait depuis une semaine toutes les incertitudes: on ignorait sa localisation, et s'il était prisonnier des mutins ou restait sous protection de soldats loyalistes.

Le chef de la junte, le capitaine Amadou Sanogo, et la France avaient tenu des propos rassurants sur sa situation, mais sans donner de détails.

Les dirigeants de la Communauté économique des Etats d'Afrique de l'Ouest (Cédéao), réunis mardi en sommet à Abidjan, envisagent "une transition" qui serait dirigée par Dioncounda Traoré, président de l'Assemblée nationale dissoute par la junte, a-t-il déclaré.

Plusieurs milliers de personnes ont marché mercredi à Bamako pour soutenir la junte, qui a annoncé mardi soir avoir adopté une nouvelle Constitution et promis qu'aucun de ses membres ne participerait aux prochaines élections présidentielle et législatives, à une date indéterminée.

Les pro-putschistes portaient pancartes et banderoles sur lesquelles on pouvait lire "A bas ATT", "A bas la France", ou encore "Vive la junte".

Le ministre burkinabè des Affaires étrangères, Djibril Bassolé, a évoqué sur RFI une possible piste de compromis.

Une délégation de chefs d'Etat ouest-africains conduite par l'Ivoirien Alassane Ouattara, président en exercice de la Cédéao, doit aller jeudi à Bamako pour en discuter avec la junte afin d'assurer dans les plus brefs délais un retour à l'ordre constitutionnel.

Afin de préparer leur venue, plusieurs chefs d'états-majors des pays de la Cédéao sont arrivés mercredi dans la capitale.

Le ministère français des Affaires étrangères a dit mercredi espérer beaucoup de la mission régionale: "les pays voisins du Mali sont les mieux à même de contribuer à la résolution" de la crise.

Le sommet d'Abidjan, qui a suspendu le Mali de la Cédéao, a également autorisé "la montée en puissance de sa force pour parer à toute éventualité" et nommé médiateur le président burkinabé Blaise Compaoré.

Dans un communiqué publié à Dakar, sept organisations de défense des droits de l'Homme et mouvements de la société civile d'Afrique de l'Ouest ont réclamé des actions urgentes "pour prévenir l'effondrement de l'Etat" au Mali après le putsch, avertissant qu'une dégradation de la sécurité dans ce pays menace toute la région. – AfricaLog/AFP