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Que faire de l’impunité en Guinée?

Oct 07, 2012
Que faire de l’impunité en Guinée?

Au lendemain de la mort du président Lansana Conté, la prise du pouvoir par le capitaine Moussa Dadis Camara et sa bande avait suscité de l’espoir pour le peuple Guinéen, installant de facto un régime de transition qui devait faciliter l’organisation des élections démocratiques transparentes et la relance du pays.

L'espoir généré par le putschiste ne va pas duré. Le comportement imprévisible du jeune capitaine et les évènements malheureux du 28 septembre 2009 auront un impact sociopolitique profond.

Au lendemain du carnage, un politicien Guinéen déclare: «le capitaine peut bien raconter ce qu'il veut. Ils ont donné l'ordre de tirer sur la foule. Tout le monde l'a vu: c'est l'aide de camp du président, Toumba Diakité, qui est entré dans le stade avec les bérets rouges et a fait tirer sur les gens.  A partir du moment où on a massacré, il faut que non seulement le capitaine se retire de la course à la présidentielle et du pouvoir, mais que ces gens soient jugés devant un tribunal pénal international: on ne peut pas tirer sur des jeunes et que cela reste impuni».

Ce 28 septembre les associations de défense des droits de l’Homme, les familles de victimes, comme ce politicien, ont demandé que «ces gens soient jugés». Des Guinéens ont marché devant le siège des Nations unies.

Mme Zainab Bangura, représentante spéciale du Secrétaire général de l’ONU chargée de la question des violences sexuelles en conflit a déclaré: «s'attaquer à ces atrocités est indispensable pour favoriser la réconciliation, la confiance dans le système de justice et une paix durable. Nous nous sommes engagés à soutenir les efforts du gouvernement pour lutter contre l'impunité».

Le politicien qui avait protesté au lendemain de la tuerie du 28 septembre, avec un élan d’humanisme est devenu président de la Guinée, le 21 décembre 2010.

Le président Alpha Condé vient de nommer un Ministre des droits de l'Homme et des libertés publiques lors du remaniement partiel du 5 octobre 2012. Cette nomination pourrait donner de l’espoir aux familles des victimes qui demandent justice.

Ironie du sort. Certains qui soutenaient le capitaine Dadis ont protesté contre les tueries de Zogota. Une opportunité malheureuse pour faire de la pédagogie.

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