L'équipe de France a disparu corps et âme de la Coupe du monde de football avec une élimination dès le premier tour et des promesses de grand déballage à venir.
La France quitte le Mondial dernière de son groupe A avec un seul point, un seul but marqué et deux défaites. Elle devait battre l'Afrique du Sud pour espérer une qualification improbable pour les huitièmes de finale mais elle n'a tenu qu'une vingtaine de minutes avant de sombrer vers un nouveau revers, 2-1 contre les Bafana Bafana.
Raymond Domenech a mis fin à six années de mandat à la tête des Bleus par une deuxième élimination consécutive dès le premier tour après celle de l'Euro 2008. Malgré son palmarès totalement blanc, le sélectionneur français s'est aussi offert le luxe de refuser une poignée de main de son homologue sud-africain Carlos Alberto Parreira, champion du monde avec le Brésil en 1994.
Il a invité ses joueurs à assumer avec dignité ce naufrage. Il a dit avoir compris leur révolte de dimanche mais Patrice Evra, son capitaine déchu, a promis de livrer bientôt toute sa vérité sur les événements qui ont secoué la vie des Bleus en Afrique du Sud.
Jean-Pierre Escalettes, président de la Fédération française de football, a exclu de démissionner dans l'immédiat, refusant "d'abandonner le navire en perdition".
La façon dont la France a définitivement coulé lors de ce Mondial a atterré de nombreux anciens internationaux.
Roselyne Bachelot, ministre des Sports, a qualifié le parcours des Bleus de "catastrophe" et elle s'est dit "un peu désespérée".
ABIDAL N'A PAS LA FORCE
Après une semaine de crise ouverte et sans précédent, avec un refus des joueurs de s'entraîner dimanche en raison de l'exclusion de Nicolas Anelka, l'équipe de France a vécu un nouveau calvaire au Free State Stadium de Bloemfontein.
Eric Abidal n'a même pas eu la force mentale d'y participer et il a demandé à Raymond Domenech de rester sur le banc.
Réduits à 10 pendant plus d'une heure avec l'exclusion de Yoann Gourcuff, les Bleus ont été battus par une équipe qui ne les avait jamais vaincus. Le sort du match a basculé en quelques minutes. Peu avant le carton rouge de Gourcuff, Hugo Lloris a commis une bourde sur un corner qui a offert le premier but aux Sud-Africains.
Deux jours après la révolte de Knysna, Raymond Domenech a procédé à un grand ménage dans l'équipe en écartant notamment Patrice Evra, son capitaine lors des deux premières rencontres.
A la fin du match, le sélectionneur a tenté un rapprochement avec ses joueurs en affirmant qu'ils avaient eux-mêmes accompli un pas en marquant un but, leur seul dans le tournoi.
Patrice Evra a semblé ignorer la main tendue.
Il a reproché à Raymond Domenech de l'avoir écarté sans raison valable. Il l'a aussi accusé de censure en lui refusant le droit de s'expliquer publiquement la veille sur le boycottage de l'entraînement dimanche.
Le défenseur a prévenu que ce n'était que partie remise. Il a promis qu'il donnerait bientôt des "explications à ce désastre". - Reuters