En séjour en France, le Président de la République, Prof. Alpha Condé s’est entretenu, le mercredi, 23 mars 2011, au Palais de l’Elysée, avec son homologue français, Nicolas Sarkozy, «pour, dit-on, relancer la coopération avec la France.»
Au centre des débats entre les deux hommes, des sujets économiques « dont la question de la gestion du Terminal à contenairs du Port Autonome de Conakry, gestion désormais confiée au Groupe de Vincent Bolloré », les dossiers de la Côte d’Ivoire et de la Libye etc.
Selon des témoignages parvenus à AfricaLog.com, le Chef de l’Etat aurait fait savoir à son hôte, durant les trente minutes qu’a duré leur entretien, qu’ «il n’était pas favorables aux interventions militaires.»
En témoigne d’ailleurs l’interview que le Prof. Alpha Condé a accordée à la presse française au sortir de l’audience : « Moi, je suis pour les solutions pacifiques. Nous, nous essayons de faire en sorte que les différents pays africains essaient de voir comment résoudre la crise ivoirienne. Nous avons pu résoudre la crise au niveau du Kenya ; l’Afrique a réussi sans aide extérieure grâce à la mission de Koffi Annan.
Nous avons créé un Conseil de Paix et de Sécurité. Que les puissances extérieures nous donnent les moyens. Mais c’est à nous, à résoudre nos problèmes africains.
Je pense que la solution en Côte d’Ivoire n’est pas d’intervenir militairement. Mais, il est évident que, pour qu’il y ait la démocratie en Afrique, il faut que ceux qui perdent les élections acceptent, et qu’on n’accepte pas qu’on massacre les populations.
Donc, c’est la responsabilité des Chefs d’Etat africains d’avoir le courage d’affronter les problèmes.»
A la question de savoir quelle est sa position face «à la coalition, dont fait partie la France, qui intervient en Libye en ce moment», le Président de la République a répondu en ces termes : «Je suis membre de l’Union Africaine. Et l’Union Africaine a une position que vous connaissez. En tant que membre de l’Union Africaine, je suis de la même position.»
Justement, l’Union Africaine demande «l’arrêt de toutes les hostilités». Le Chef de l’Etat réaffirme sa position : «Je suis membre de l’Union Africaine, à part entière. Vous voulez que je me désolidarise de l’Union Africaine ?»
On peut bien affirmer que depuis sa prestation de serment, le Président Alpha Condé a, pour le moment, pratiqué une diplomatie prudente.
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