Le président des "jeunes patriotes " de Côte d'Ivoire (jeunes pro-Gbagbo) Charles Blé Goudé a appelé vendredi à Abidjan les Ivoiriens à un "soulèvement populaire pacifique" en vue de "rétablir la vérité".
Pour M. Blé Goudé qui animait un meeting dans le quartier de Koumassi au sud d'Abidjan, il s'agit d'envahir samedi les environs du palais présidentiel pour montrer à l'opinion que Laurent Gbagbo est majoritaire.
"Nous voulons montrer à la Communauté économique des Etats d'Afrique de l'ouest (CEDEAO), à l'Union africaine et à l'Union européenne que la communauté nationale ivoirienne a son président", a-t-il expliqué, exhortant les Ivoiriens à venir nombreux au "giga meeting" qui avec sa natte qui avec son matelas qui avec son drap, pour y passer la nuit.
"La révolution ne se fait pas forcément par les armes. Cette révolution, nous comptons la faire par une mobilisation pacifique", a énoncé le leader des "jeunes patriotes", soutenant que les observateurs verront samedi plus de monde qu'en Egypte et en Tunisie.
"Les Ivoiriens sont en train d'écrire des pages de leur histoire", a-t-il conclu, qualifiant la rencontre de samedi d'" historique."
La Côte d'Ivoire traverse une crise post électorale aigüe opposant le président sortant Laurent Gbagbo à l'ancien premier ministre Alassane Ouattara.
Chacun des deux s'est proclamé président de la république à l'issue du second tour de la présidentielle et a constitué un gouvernement dirigé par un premier ministre, plongeant le pays dans un bicéphalisme.
L'on assiste ces derniers jours dans le pays à une recrudescence de la violence avec la récurrence des tirs, des combats, des actes d'agressions et de pillages à Abidjan et dans l'ouest du pays.
Lors d'une rencontre jeudi à Abuja au Nigéria, la Communauté économique des Etats d'Afrique de l'ouest (CEDEAO) a appelé le Conseil de sécurité de l'ONU à forcer le président sortant Laurent Gbagbo à quitter le pouvoir au profit du président élu Alassane Ouattara.
Les violences post-électorales en Côte d'Ivoire ont fait plus de 460 morts depuis la mi-décembre, selon un dernier bilan établi par l'ONU. - Xinhua