L’ancien Premier ministre de la Transition, Jean Marie Doré, âgé de 75 ans, actuel président de l’UPG (Union pour le progrès de la Guinée) croit revenir en force en politique avec l’ADP, (Alliance pour la Démocratie et le progrès) qu’il a formé avec d’autres acteurs politiques tels, Lansana Kouyaté, président du PEDN, désormais ex-membre de l’alliance arc-en-ciel d’Alpha Condé.
Le 26 août, en marge de la conférence de presse de la dite Alliance, Jean Marie Doré, n’a pas raté l’occasion pour se faire entendre sur les accusations portées contre lui, notamment lorsqu’il était Premier ministre de la transition. M. Doré a été fortement accusé d’avoir «milité» pour le RPG, lors du second tour de la présidentielle de 2010. Il répond aux accusations:
«Vous dites que j’ai été fortement accusé d’être en faveur du RPG sans dire celui qui m’a accusé. Moi, je suis leader de l’UPG. Quand je prête serment, je le tiens. Je vous rappelle que je ne voulais pas être Premier ministre, mais j’ai subi des pressions très fortes pour accepter de l’être. Et j’étais vraiment au centre des candidats. Ceux qui ont dit ça ont été peut-être influencés par ma démarche qui est très preste. Ils ont dit qu’un homme qui marche comme ça doit être un homme de savane. Donc, certainement, il est le cousin d’Alpha Condé. Mais je ne peux pas empêcher quelqu’un de le dire. Tous ces leaders-là ont défilé à mon domicile. Cellou Dalein Diallo, Alpha Condé, tous, sont venus chez moi. Parce que j’étais au centre des activités du gouvernement. Et vous ne pouvez pas empêcher Cellou Dalein ou Alpha Condé de venir chez moi. Quel droit vous avez pour les empêcher de venir chez le Premier ministre de leur pays ? Vous ne pouvez pas empêcher dans un pays pensant et parlant comme la Guinée que chacun commente à sa manière,» a narré Jean Marie Doré, dans un ton quelquefois ironique.
Il estime que sa gestion des élections a été si correcte que l’Union européenne a, dans son rapport des élections, rendu un hommage appuyé à son gouvernement, notamment son ministre de la Communication, pour «l’impartialité totale des médias d’Etat» dans la couverture médiatique des candidats.
Que répondez-vous à ceux qui déclarent que l’ADP est une alliance des frustrés? «Moi, je ne suis pas frustré. Il n’y pas de frustrés dans notre alliance. C’est Kouyaté seul qui était candidat. Nous, n’avons pas été battus. Au contraire nous, nous avons réussis brillamment, et avec mention. Parce que notre mission était de garantir la transparence des élections qui ne pouvaient l’être que dans la sécurité des biens et des personnes,» a encore répondu M. Doré qui n’a pas oublié la suspension «arbitraire» qu’il a faite de l’ex-directrice de l’hôpital Ignace Deen de Conakry, Hadja Fatoumata Binta Bambadion Diallo.
La décision de l’ex-PM contre Mme Diallo était tombée suite à l’accusation des militants du RPG (Rassemblement du peuple de Guinée) qui ont dit avoir été empoisonné par l’eau que des militants de l’UFDG (Union des forces démocratiques de Guinée) ont vendu au cours de leur mobilisation au Palais du peuple pour accueillir leur Président Alpha Condé, qui rentrait de sa fin de campagne lors du second tour, en fin octobre 2010.
Mais M. Doré s’est défendu en ces termes: «Moi, j’ai pensé rendre service à la Directrice de l’hôpital Ignace Deen en la suspendant immédiatement, quand j’ai vu ce qui se passait à l’hôpital. Parce que les gens lui avaient déjà donné des coups de poing, et certains cherchaient à la tuer. Là, mon devoir était de calmer la situation. Je ne l’ai pas licenciée, je l’ai suspendue. Cela n’avait rien à voir avec le vote secret ou public en faveur de M. Alpha Condé.»
Parlant de la nouvelle alliance à laquelle il est membre, Jean Marie Doré a déclaré qu’elle n’est dirigée contre personne, comme certains le croient. Ses membres n’en ont pas fait une alliance fermée.
«Tout parti politique qui partage ses objectifs peut être accueilli à bras ouvert à l’ADP. Il n’y a absolument aucun fossé entre le Collectif et nous et entre n’importe qu’elle autre parti et l’alliance,» a conclu, le porte-parole de l’ADP, Aboubacar Sylla.
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