Le Parti démocratique de Côte d'Ivoire (PDCI) a annoncé dans un communiqué jeudi mettre fin à son alliance avec le Rassemblement des Républicains (RDR) du président Alassane Ouattara, les deux partis gouvernant le pays ensemble depuis 2010.
Le PDCI "se retire du processus de mise en place d'un Parti unifié dénommé RHDP" (Rassemblement des houphouëtistes pour la démocratie et la paix) et "présentera des candidats pour les élections municipales et régionales sous (sa) bannière", selon le communiqué diffusé au lendemain d'une rencontre entre M. Ouattara et le président du PDCI Henri Konan Bédié.
Le parti unifié RHDP, créé par le président Ouattara à la mi-juillet, visait à unir le RDR et le PDCI dans un même mouvement. Les deux partis étaient alliés depuis 2005 dans une coalition électorale qui a permis l'élection d'Alassane Ouattara à la présidence en 2010 et sa réélection en 2015.
Le PDCI "se réserve le droit de promouvoir une plate-forme de collaboration avec les Ivoiriens qui partagent sa vision d'une Côte d’Ivoire réconciliée et soucieuse des droits, des libertés et du bien-être de ses populations", selon le communiqué.
Les élections locales sont prévues le 13 octobre, la prochaine élection présidentielle en 2020.
Le PDCI a annoncé par ailleurs que la Commission électorale indépendante serait réformée avant les élections locales.
Le "Président de la République a marqué son accord pour une réforme de la Commission Electorale Indépendante (CEI) avant la tenue des prochaines élections municipales et régionales", selon le communiqué.
La réforme de la CEI fait l'objet d'une polémique politique depuis plusieurs années en Côte d'Ivoire, l'opposition la jugeant déséquilibrée en faveur du pouvoir. - AfricaLog avec agence
Le président congolais Joseph Kabila a désigné mercredi un candidat à sa succession à l'élection présidentielle prévue en décembre en République démocratique du Congo, une première dans ce pays qui n'a jamais connu de transition pacifique.
Le choix de M. Kabila s'est porté sur un fidèle, le patron du parti présidentiel PPRD et ex-ministre de l'Intérieur, Emmanuel Ramazani Shadary, originaire comme lui de l'est du pays swahilophone.
M. Ramazani Shadary, 57 ans, figure parmi les personnalités congolaises sanctionnées par l'Union européenne (UE) en 2017 pour violations des droits de l'homme. L'UE le considérait alors responsable d'un "recours disproportionné à la force et à la répression".
"Le peuple a besoin de la paix, le peuple a besoin de la reconstruction, il a besoin du social, c'est ce que nous allons faire", a-t-il déclaré dans ses premières déclarations de candidat.
M. Ramazani avait été nommé en février "secrétaire permanent" du PPRD au terme d'une réforme des statuts qui prévoit la création d'un poste de président devant revenir à M. Kabila.
"Ramazani Shadary a très peu, voire aucun soutien au niveau national. Sa base politique se trouve dans la province du Maniema (...) qui représente moins de 5% de l'électorat congolais", analyse la société d'études des risques pour investisseurs Verisk Maplecroft.
Les adversaires de M. Kabila ont qualifié de "victoire" le fait que M. Kabila s'engage finalement "à quitter le pouvoir".
"Pour la première fois, un peuple d’Afrique centrale est parvenu à empêcher un chef d’Etat puissamment soutenu par les forces armées de modifier la Constitution et l’a forcé à quitter le pouvoir", avance Christophe Lutundula, porte-parole d'Ensemble, la coalition de l'opposant Moïse Katumbi.
"Nous avons gagné une bataille importante mais la lutte continue: celle pour une vraie alternance", a réagi le mouvement citoyen pro-démocratie Lutte pour le changement (Lucha).
La décision de Kabila "doit être suivie par des avancées concrètes en matière des droits de l'homme", a réagi Amnesty International, qui cite l'autorisation des "manifestations pacifiques" et la libération de militants des droits de l'homme.
"Nous sommes encore très loin d'un processus électoral crédible, et beaucoup de choses peuvent se passe d'ici décembre, y compris des délais supplémentaires", a commenté l'ONG Human ritgh watch, en invitant au maintien des pressions sur Kinshasa.
L'organisation rappelle que l'opposant Moïse Katumbi n'a pas pu rentrer pour déposer sa propre candidature.
L'opposition dénonce aussi la volonté de la commission électorale d'utiliser des "machines à voter" pour l'élection du 23 décembre - des "machines à tricher" pour ses détracteurs.
Des polémiques portent également sur la validité du fichier électoral et ses quelque 40 millions d’inscrits.
Les "partenaires" étrangers suivent de près la situation dans l'immense RDC, que les diplomates perçoivent comme un risque de déstabilisation régionale avec ses 2,3 millions de km2, ses neuf frontières, ses ressources minérales très convoitées et ses multiples zones de tensions.
Les Etats-Unis ont salué la décision de M. Kabila de respecter la Constitution. "Ce développement est une autre avancée mais il y a bien davantage à faire", a déclaré l'ambassadrice aux Nations unies Nikki Haley.
La commission électorale "doit prendre toutes les mesures nécessaires pour garantir au peuple congolais le droit d'exercer son (droit de) vote lors d'élections libres, justes et crédibles le 23 décembre 2018", a-t-elle ajouté.
Washington avait envisagé de nouvelles sanctions ciblées pour obliger M. Kabila à quitter le pouvoir, a affirmé lundi le Financial Times. Au moins un membre de sa famille aurait été privé de visa pour les Etats-Unis en juin, selon la même source.
Une source diplomatique française a salué "une décision historique en Afrique centrale, même si elle ne règle pas tout".
Le président Emmanuel Macron a évoqué la RDC avec son homologue sud-africain Cyril Ramaphosa, a indiqué Paris. M. Ramaphosa est attendu vendredi à Kinshasa.
Le ministre belge des Affaires étrangères Didier Reynders a déclaré qu'il "prend acte" tout en souhaitant un climat "apaisé" pour les prochaines élections afin que les résultats soient "crédibles".
Première productrice mondiale de cobalt, exportatrice de cuivre, la RDC figure malgré ses richesses minérales parmi les pays les plus pauvres d'Afrique.
La majorité de ses quelque 80 millions d'habitants vivent dans le secteur informel avec quelques dollars par jour.
Fin 2016, l'agence Bloomberg avait au terme d'une enquête indiqué que le président Joseph Kabila et sa famille possédaient des participations dans "au moins 70 entreprises" ( banque, l'agriculture, distribution de carburant, transport aérien, construction de routes, hôtellerie…). Un réseau d'affaire qui leur rapporterait "des centaines de millions de dollars".
Les ONG enquêtent régulièrement sur des affaires de corruption en RDC. - AfricaLog avec agence
Le président malien sortant, Ibrahim Boubacar Keïta, et le chef de file de l'opposition, Soumaïla Cissé, seront bien opposés au second tour de l'élection présidentielle le 12 août, a confirmé mercredi la Cour constitutionnelle malienne, en rejetant les recours introduits par l'opposition.
La communauté internationale, présente militairement avec la force française Barkhane, qui a pris le relais de l'opération Serval déclenchée en 2013 contre les jihadistes, et avec les Casques bleus de l'ONU, attend du vainqueur une relance de l'accord de paix signé en 2015 par le camp gouvernemental et l'ex-rébellion à dominante touareg, dont l'application accumule les retards.
Malgré cet accord, les violences jihadistes ont non seulement persisté, mais se sont propagées du nord vers le centre et le sud du Mali, puis au Burkina Faso et au Niger voisins, se mêlant souvent à des conflits intercommunautaires.
M. Keïta, qui brigue un second mandat à 73 ans, termine largement en tête du premier tour, qui s'est tenu le 29 juillet, avec 41,70% des suffrages, selon les résultats définitifs proclamés lors d'une audience retransmise à la télévision par la présidente de la cour constitutionnelle, Manassa Danioko, alors que des résultats provisoires annoncés la semaine dernière lui attribuaient 41,42%.
Son rival comme en 2013, Soumaïla Cissé, 68 ans, qui clamait depuis lors que ces résultats n'étaient "ni sincères, ni crédibles", a vu son score très légèrement revu à la baisse à 17,78%, contre 17,8% annoncés précédemment.
Il y a cinq ans, Ibrahim Boubacar Keïta, dit "IBK", l'avait emporté avec plus de 77% des suffrages.
"Nous sommes satisfaits de la bonne dynamique en faveur du président", s'est félicité son porte-parole, Mahamadou Camara. Au cours d'une campagne "très courte" de deux jours à peine, le camp d'IBK ira "à la rencontre des Maliens" pour leur expliquer son programme, soit "de consolider les acquis, amplifier les réussites et corriger les manques", a-t-il indiqué.
Des rassemblements sont prévus jeudi "dans l'ensemble du pays" et, vendredi, "des caravanes" partiront des différents quartiers de la capitale pour converger vers 17H00 (locale et GMT) place du Cinquantenaire. Le président sortant s'adressera alors à ses militants et aux électeurs, a noté M. Camara.
Les 18 candidats de l'opposition, dont Soumaïla Cissé, qui ont constitué un "front démocratique contre la fraude" et ont vu leurs espoirs d'une révision des résultats balayés par la cour constitutionnelle, étaient réunis mercredi soir pour envisager la suite, selon une source.
"Cette proclamation de la cour constitutionnelle est sans surprise", a déclaré un membre de l'entourage de M. Cissé. "Nous continuons à dénoncer les fraudes manifestes du premier tour et en appelons à la mobilisation et au rassemblement du camp du changement, majoritaire dans le pays", a ajouté ce proche du leader de l'opposition.
L'opposition avait déposé plus d'une vingtaine de requêtes, dont certaines demandaient l'annulation totale du premier tour, en raison d'allégations de "bourrages d'urnes", surtout dans le centre et le nord du pays, ou encore car "des bandits armés" ont attaqué plusieurs bureaux de vote, en saccageant le matériel électoral.
Le gouvernement malien avait reconnu lundi que quelque 245.888 Ă©lecteurs "n'ont pas pu voter pour diverses raisons", en publiant une liste de 871 bureaux de vote oĂą le scrutin n'avait pas pu se tenir.
La plus haute juridiction du pays a déclaré "irrecevables" la plupart de ces requêtes, faute d'avoir été déposées dans les délais, et en a rejeté trois. Elle a également retoqué les demandes de récusation déposées contre plusieurs de ses membres par les trois principaux candidats de l'opposition, expliquant qu'il n'existait "aucune procédure constitutionnelle de récusation".
"Nous alertons la communauté internationale pour qu'elle prenne ses responsabilités face à ce hold-up électoral", a plaidé l'entourage de M. Cissé, au lendemain d'un appel adressé par l'Union européenne pour davantage de transparence et pour que l'accès aux bureaux de vote soit garanti lors du second tour. - AfricaLog avec agence
Le président congolais Joseph Kabila a désigné l'ex-ministre de l'Intérieur Emmanuel Ramazani Shadary comme son dauphin à l'élection présidentielle prévue en décembre en République démocratique du Congo, a annoncé mecredi le porte-parole du gouvernement.
M. Ramazani Shadary doit aller déposer son dossier de candidature au siège de la commission électorale, a ajouté le porte-parole Lambert Mende en conférence de presse. La clôture est prévue mercredi à 15h30 GMT.
"Il s'agit du camarade Emmanuel Ramazani Shadary, secrétaire permanent du PPRD né en 1960 dans la province du Maniema (est de la RDC) marié et père de huit enfants", a déclaré M. Mende en présentant brièvement le "dauphin" du président Kabila, 47 ans, qui ne pouvait pas se représenter d'après la Constitution.
M. Ramazani Shadary "va représenter notre famille politique à l'élection présidentielle", a ajouté M. Mende. C'est le candidat "derrière lequel nous allons tous nous aligner", a-t-il insisté.
M. Mende présentait "la conclusion des consultations que le président Joseph Kabila Kabanga, autorité morale du Front commun pour le Congo, a menées pour dégager le nom de l'oiseau rare".
M. Ramazani Shadary fait partie des personnalités congolaises frappées en 2017 par des sanctions de l'UE pour violations des droits de l'Homme.
"M. Emmanuel Ramazani Shadary, notre candidat, est catholique pratiquant", a insisté M. Mende.
Un collectif catholique avait annoncé trois jours de mobilisation à partir de dimanche si M. Kabila se présentait. La répression de ses trois marches interdites en début d'année avait fait une quinzaine de morts.
"Que les médiocres dégagent", avait déclaré en début d'année l'archevêque de Kinshasa Mgr Laurent Monsengwo en condamnant la répression.
M. Ramazani Shadary avait quitté le ministère de l'Intérieur il y a quelques mois pour occuper le nouveau poste de secrétaire permanent du Parti du peuple pour la reconstruction et la démocratie (PPRD).
Il avait permuté avec l'actuel ministre et ancien responsable du PPRC, Henry Mova Sakanyi. - AfricaLog avec agence
A deux ans de la fin de son mandat, le président ivoirien Alassane Ouattara a annoncé lundi une large amnistie pour favoriser la réconciliation nationale, annonçant la libération prochaine de l'ex-Première dame Simone Gbagbo et de deux ministres de l'ancien régime.
"J'ai procédé ce lundi à la signature d'une ordonnance d'amnistie qui bénéficiera à environ 800 concitoyens poursuivis ou condamnés pour des infractions en lien avec la crise post-électorale de 2010 ou des infractions contre la sûreté de l'Etat commises après le 21 mai 2011" (date de la prise effective de pouvoir de M. Ouattara), a déclaré le président sur la télévision nationale, dans sa traditionnelle allocution à la veille de la fête de l'Indépendance.
"Environ 500 sont déjà en liberté provisoire ou en exil, et verront leurs condamnations pénales effacées. Il sera mis fin aux poursuites" contre eux. "Il en sera de même pour les 300 autres personnes détenues qui seront libérées prochainement", a annoncé M. Ouattara, sans donner de date.
Il a cité Mme Gbagbo, qui purge actuellement une peine de 20 ans de prison pour "atteinte à la sûreté de l'Etat" prononcée en 2015, l'ancien ministre de la Défense Lida Kouassi, détenu depuis 2014 et condamné début 2018 à 15 ans de prison pour "complot", ainsi que l'ancien ministre de la Construction Assoa Adou, condamné en 2017 à quatre ans de prison.
L'ancien président ivoirien Laurent Gbagbo est quant à lui détenu à la Haye depuis sept ans par la Cour pénale internationale, qui le juge depuis 2016 pour crimes contre l'humanité, pour des faits remontant à la crise de 2010-2011, qui a fait 3.000 morts.
La question de la réconciliation nationale en Côte d'Ivoire, après la décennie de crise politico-militaire des années 2000 qui a déchiré le pays, était considérée jusqu'à présent par les observateurs comme un point noir du bilan d'Alassane Ouattara, dont le régime est accusé par l'opposition d'avoir pratiqué une "justice des vainqueurs".
Dans un rapport confidentiel, les ambassadeurs de l'Union européenne en Côte d'Ivoire qualifiaient la question de la réconciliation de "faille majeure" des sept ans de pouvoir du président Ouattara.
"La réconciliation nationale, si nécessaire dans ce pays longtemps divisé, et en dépit de la création d'une commission dédiée à ce sujet mais aux résultats vides de sens, semble avoir été sacrifiée sur l'autel de l'impunité et de l'amnésie", écrivaient les chefs de missions diplomatiques de l'UE.
Une inquiétude largement partagée en Côte d'Ivoire, qui fait craindre une possible résurgence de violence lors de l'élection présidentielle de 2020, tant les blessures de la crise sont encore vives.
Consacrant une partie importante de son discours de 18 minutes à ce thème, M. Ouattara a affirmé son "attachement à la paix et à une réconciliation vraie". L'amnistie est "une mesure de clémence de la Nation toute entière". "J'invite tous (ses) bénéficiaires à faire en sorte que notre pays ne revive plus jamais de tels événements et ne sombre plus jamais dans la violence", a-t-il insisté.
"Une soixantaine de militaires ayant commis des crimes de sang ne sont pas concernés" par cette amnistie, a-t-il précisé.
Il a annoncé aussi la libération de Souleymane Kamaraté (dit "Soul to Soul"), chef du protocole du président de l'Assemblée Nationale Guillaume Soro, emprisonné l'an dernier après la découverte d'une cache d'armes dans une de ses maisons, une affaire qui avait fait grand bruit.
Evoquant les prochaines élections, Alassane Ouattara a dit avoir demandé au gouvernement de "réexaminer la composition de la Commission électorale indépendante", une pomme de discorde depuis des années entre le régime et l'opposition, qui juge cette instance partiale. Un avis d'ailleurs partagé par la Cour africaine des droits de l'Homme. Une partie de l'opposition exige la réforme de cette Commission pour participer aux élections. Les prochaines, municipales et régionales couplées, sont prévues le 13 octobre.
Sensible aux critiques sur son régime, le président Ouattara a par ailleurs promis de "renforcer les programmes sociaux dès septembre" et d'"intensifier la lutte contre la corruption". Les fruits de la forte croissance économique du pays depuis 2011 sont en effet jugés inégalement partagés et largement captés par une "élite" politico-économique.
Evoquant en conclusion de son discours la présidentielle de 2020, qui focalise déjà toutes les attentions, Alassane Ouattara a répété qu'il fallait "travailler à transférer le pouvoir à une nouvelle génération", mais sans dire clairement qu'il ne serait pas candidat pour un troisième mandat, prohibé par la constitution. - AfricaLog avec agence
L'élection présidentielle au Zimbabwe a été "libre, juste et crédible", a affirmé vendredi le chef de l'Etat élu Emmerson Mnangagwa, en dépit des accusations de fraude de l'opposition.
"On a assisté à une célébration de la démocratie au Zimbabwe, un festival de liberté sans entraves. Alors que les yeux du monde étaient tournés vers nous, nous avons organisé une élection libre, juste et crédible, comme nous l'avions promis", a déclaré Emmerson Mnangagwa au cours d'un point de presse au palais présidentiel à Harare.
"Je suis fier et humble d'avoir été élu (...). Je ferai tout ce qui est en mon pouvoir pour être à la hauteur des attentes de ceux qui ont voté pour moi", a-t-il ajouté, affichant sur son costume sombre une écharpe aux couleurs du Zimbabwe
Emmerson Mnangagwa a remporté l'élection présidentielle de lundi avec 50,8% des voix, devant son principal rival et opposant Nelson Chamisa qui a obtenu 44,3% des voix, selon des résultats officiels.
Ce dernier a rejeté vendredi les résultats, jugeant l'élection "frauduleuse, illégale et illégitime".
Emmerson Mnangagwa a assuré à son opposant qu'il avait "un rôle crucial à jouer au Zimbabwe, maintenant et dans l'avenir".
Depuis son indépendance en 1980, le Zimbabwe n'a connu que deux présidents, tous les deux issus de la Zanu-PF: Robert Mugabe, qui a dirigé d'une main de fer le pays pendant trente-sept ans, et Emmerson Mnangagwa, son ancien bras droit, arrivé au pouvoir après un coup de force de l'armée.
Ce dernier a confirmé cette semaine dans les urnes, à l'occasion des premières élections de l'ère post-Mugabe, son emprise sur le pays. - AfricaLog avec agence
Tout juste acquitté par la Cour pénale internationale (CPI), l'ex-chef de guerre et ex-vice président Jean-Pierre Bemba est rentré mercredi en République démocratique du Congo où il compte s'inscire dès jeudi parmi les candidats à la succession du président Joseph Kabila.
Après onze ans d'absence dont dix en prison, M. Bemba, 55 ans, a atterri en jet privé en provenance de Belgique vers 8h30 GMT à l'aéroport de N'Djili où il a été accueilli par ses partisans du Mouvement de Libération du Congo (MLC).
Au moins un membre du gouvernement de Joseph Kabila, le ministre des Relations avec le Parlement Jean-Pierre Lisanga, se trouvait sur les lieux. M. Lisanga a rappelé que M. Bemba était toujours sénateur, d'où sa présence.
M. Bemba revient en RDC une semaine avant la date-butoir du dépôt des candidatures à l'élection présidentielle prévue le 23 décembre pour organiser le départ du président Kabila.
Le chef de l'Etat ne peut plus se représenter mais n'a toujours pas désigné de "dauphin" au sein de sa majorité présidentielle.
Pour cette élection à un tour, M. Bemba fait jeu égal avec les deux autres ténors de l'opposition, Félix Tshisekedi et Moïse Katumbi, selon les intentions de vote d'un sondage présenté mardi par les universitaires du Groupe des experts du Congo. Il plaide pour une "candidature unique" de l'opposition.
Très populaire avant son départ dans l'ouest du pays dont la capitale Kinshasa, le sénateur Bemba veut tester sa popularité dans les rues de Kinshasa entre l'aéroport et le centre-ville (25 km). Ses partisans ont dénoncé un dispositif policier qui va l'empêcher selon eux d'aller à la rencontre des Kinois.
Les pro-Bemba du MLC, désormais de sages parlementaires et non plus des miliciens, rêvaient à voix haute d'"un million de personnes".
Dans les faits, ce sont surtout des centaines de policiers avec des camions anti-émeute qui étaient déjà déployés mercredi matin entre le centre-ville et l'aéroport (25 km).
Aux premières heures de ce 1er août, jour férié en RDC, l'affluence dans les rues était ordinaire, à part au siège du MLC où environ 250 personnes étaient déjà réunies.
"S'ils osent nous empêcher de lui réserver un accueil digne, nous réagirons vigoureusement", prévient un militant du MLC en costume, Hilaire Engomba, juriste, la quarantaine.
"J’espère juste qu’il n’y aura pas de débordements et que tout se passera le mieux possible. J’espère qu’il n’y aura pas de provocations non plus", a lui-même déclaré M. Bemba au journal belge Le Soir juste avant son départ de Bruxelles.
Mardi soir, la garde rapprochée de M. Bemba, emmenée par la charismatique députée Eve Bazaiba, n'a pas trouvé d'accord avec le ministre de l'Intérieur Henri Mova -un dur parmi les durs dans l'entourage de Kabila- sur les modalités de ce retour.
Par ailleurs, les autorités ne souhaitent pas que M. Bemba emménage dans sa résidence familiale située tout près de la résidence officielle du chef de l'Etat.
En matière de test de popularité, les partisans de M. Bemba risquent de faire moins bien que le retour il y a quasiment deux ans jour pour jour de l'opposant historique Etienne Tshisekedi, qui avait drainé des centaines de milliers de personnes.
Depuis ce 27 juillet 2016, les autorités congolaises empêchent tout rassemblement de masse de l'opposition, sur fond de report des élections depuis la fin du deuxième et dernier mandat de M. Kabila le 20 décembre 2016.
M. Bemba retrouve une ville qu'il avait quittée le 11 avril 2007 après des combats meurtriers entre sa milice et l'armée de Kabila (environ 250 morts).
Depuis, l'ex-vice-président et rival malheureux du président Kabila aux élections de 2006 a passé dix ans dans les prisons de la CPI, condamné en juin 2016 à une peine de 18 ans pour des exactions de sa milice en Centrafrique en 2002-2003.
Son acquittement-surprise en juin avait provoqué la joie de ses fidèles dans l'ouest de la RDC et une certaine mansuétude des "Katangais" du pouvoir, qui avaient facilité son retour au pays avec la délivrance d'un passeport diplomatique.
Après son dépôt de candidature, M. Bemba compte se rendre samedi dans son fief familial de Gemena (nord-ouest) sur la tombe de son père, un homme d'affaires qui a fait fortune à l'époque du maréchal Mobutu. C'est d'ailleurs là -bas, dans la province de l'ex-Equateur, qu'il aurait voulu commencer son test de popularité pour son retour au pays - mais il en a été empêché par les autorités. - AfricaLog avec agence
Un manifestant a été tué par balle mercredi à Harare dans des affrontements qui ont opposé les forces de l'ordre à des partisans de l'opposition, qui accusent la commission électorale de fraudes après l'annonce de la victoire du parti au pouvoir au Zimbabwe depuis 1980, la Zanu-PF, a obtenu la majorité absolue à l'assemblée nationale.
Les Etats-Unis, qui se sont dits dans un tweet "profondément inquiets", ont appelé dans la soirée l'armée "à faire preuve de retenue quand elle disperse les manifestants".
Un homme touché à l'estomac par le tir à balle réelle d'un militaire a succombé à ses blessures, a constaté un photographe. Auparavant, la police avait fait usage de gaz lacrymogènes et de canons à eau pour tenter de disperser la foule massée devant des bureaux temporaires de la commission électorale, qui a riposté à coups de pierre.
"On ne veut pas les soldats dans la rue. Ils ne vont pas nous faire taire avec leurs fusils", avait prévenu peu avant Beridge Takaendesa, un ancien agent immobilier de 43 ans.
Des barricades ont été érigées dans la ville avec des blocs de béton et des pierres. Des policiers anti-émeutes bloquaient l'accès mercredi après-midi au siège du principal parti de l'opposition, le Mouvement pour le changement démocratique (MDC), tandis que des véhicules militaires patrouillaient en ville.
Le président Emmerson Mnangagwa, qui a succédé en novembre à Robert Mugabe, écarté après près de quatre décennies au pouvoir par un coup de force de l'armée et de son parti, a lancé un appel au calme.
"Le temps est venu de faire preuve de responsabilité et par-dessus tout, le temps de la paix est venu. En cette période cruciale, j'appelle tout le monde à cesser de faire des déclarations provocatrices (...). Nous devons faire preuve de patience et de maturité" en attendant les résultats définitifs, a-t-il ajouté sur Twitter.
Les scrutins de l'ère Mugabe ont été régulièrement entachés de fraude et de violences.
Soucieux de se démarquer de son ex-mentor, son successeur et ancien bras droit, M. Mnangagwa, avait promis des élections justes, pacifiques et transparentes et avait invité des observateurs occidentaux, une première en seize ans, aux élections présidentielle, législatives et municipales de lundi, les premières depuis la chute de Robert Mugabe.
Les observateurs de l'Union européenne (UE) ont dénoncé mercredi dans un communiqué "l'inégalité des chances" entre les candidats aux élections générales au Zimbabwe et des "intimidations d'électeurs", tout en soulignant que le climat politique s'est "amélioré" au Zimbabwe.
Mercredi, la commission électorale (ZEC) a publié les premiers résultats partiels des législatives. Sur 153 des 210 circonscriptions du pays, "la Zanu-PF obtient 110 sièges, tandis que le MDC (Mouvement pour le changement démocratique) obtient 41 sièges".
Selon ces chiffres, la Zanu-PF a donc obtenu la majorité absolue à la chambre basse.
Ni la Zanu-PF ni le MDC n'ont immédiatement réagi à ces premiers résultats officiels des législatives, mais le patron du MDC, Nelson Chamisa, a affirmé que ceux de la présidentielle étaient en train d'être truqués.
La commission électorale, critiquée pour sa partialité pendant les scrutins de l'ère Mugabe, "cherche à publier des résultats pour gagner du temps et inverser la victoire du peuple à l'élection présidentielle", a affirmé Nelson Chamisa sur son compte Twitter.
"La stratégie est destinée à préparer mentalement le Zimbabwe à accepter de faux résultats pour la présidentielle. (....) Nous avons remporté le vote populaire et nous le défendrons", a-t-il assuré.
Des premiers résultats partiels de la présidentielle, qui se joue essentiellement entre Emmerson Mnangagwa et Nelson Chamisa, seront annoncés mercredi à la mi-journée, selon la ZEC, qui la veille tablait seulement sur vendredi ou samedi.
Si personne n'obtient la majorité absolue au premier tour de la présidentielle, les deux candidats arrivés en tête s'affronteront lors d'un second tour prévu le 8 septembre.
Les résultats des législatives annoncés mercredi par la ZEC contredisent les annonces la veille du MDC, qui avait revendiqué la victoire.
Une proclamation qui a suscité la colère du gouvernement qui a menacé d'arrestations ceux qui annoncent des résultats alors que le décompte se poursuit.
De son côté, le président Mnangagwa, patron de la Zanu-PF, s'était dit confiant mardi dans la victoire. "Les informations obtenues par mes représentants sur le terrain sont extrêmement positives", a-t-il assuré.
Les électeurs se sont déplacés en masse lundi pour les premières élections générales post-Mugabe, alors que le pays est embourbé dans une grave crise économique depuis près de deux décennies.
Robert Mugabe, lâché par l'armée et son parti de la Zanu-PF après avoir limogé Emmerson Mnangagwa de son poste de vice-président, avait été contraint de démissionner en novembre après trente-sept ans au pouvoir.
Dimanche, lors d'une conférence de presse surprise, le nonagénaire a annoncé qu'il ne voterait pas Zanu-PF, laissant sous-entendre qu'il glisserait un bulletin Chamisa. - AfricaLog avec agence
Le président congolais Joseph Kabila a demandé à ses proches de lui chercher un dauphin en lui suggérant quatre noms à l'approche de la date-butoir du 8 août en République démocratique du Congo, a-t-on appris lundi auprès de membres du gouvernement et de la majorité présidentielle.
«Il veut que chaque regroupement [politique] lui propose quatre noms dans les 48 heures, afin qu'il choisisse le candidat du Front commun pour le Congo (FCC) à la présidentielle», a déclaré un ministre qui refuse d'être cité en cette période ultra-sensible.
Le président Kabila, qui ne peut pas briguer de troisième mandat, affirme qu'il respectera la Constitution sans jamais évoquer la question de son successeur.
Ses adversaires l'accusent de chercher une stratégie pour rester au pouvoir. Les forces politiques doivent déposer au plus tard le 8 août leur dossier de candidature pour l'élection présidentielle prévue le 23 décembre.
Le «dauphin» devra remplir une liste de onze critères énoncés par le chef de l'État, a précisé un autre ministre issu de l'opposition, toujours sous le couvert de l'anonymat.
Toutefois, M. Kabila «n'a pas dit expressément qu'il n'était pas lui-même concerné par ces critères», a précisé un chef de parti qui a pris part à la rencontre. Trois autres participants ont déclaré la même chose.
Commencées samedi, ces consultations se sont poursuivies lundi, selon au moins six responsables de la majorité et du gouvernement.
Lundi, le président Kabila a consulté notamment le groupe du ministre des Médias Lambert Mende, selon une source de la présidence.
La veille, le président Kabila «a consulté le PPRD (parti présidentiel)» dans sa ferme de Kingakati dans la banlieue de Kinshasa.
Le Front commun pour le Congo (FCC) est la plateforme électorale dont le président Kabila est «l'autorité morale».
M. Kabila, 47 ans, au pouvoir depuis l'assasinat de son père en 2001, a été élu en 2006 et réélu en 2011. Son deuxième et dernier mandat de cinq ans s'est achevé le 20 décembre 2016. - AfricaLog avec agence
Donald Trump s'en est de nouveau pris mercredi à son ex-avocat Michael Cohen, qui a rendu public l'enregistrement d'une conversation entre les deux hommes, signe que l'ancien homme à tout faire du président pourrait accepter de collaborer avec la justice.
«Quel genre d'avocat enregistre ses clients? Vraiment triste ! » a gazouillé le président, qui a laissé entendre que la bande avait été raccourcie à dessein et qu'il s'agissait d'une manipulation.
«J'entends dire que d'autres clients et de nombreux journalistes ont aussi été enregistrés», a-t-il poursuivi. «Est-ce que c'est possible ? Dommage !»
Sur la bande sonore fournie à CNN par l'avocat de Michael Cohen, ce dernier évoque un transfert de fonds concernant «des informations» liées à «notre ami David», un sujet qui a visiblement déjà été abordé entre les deux hommes.
Il pourrait s'agir de David Pecker, ami de Donald Trump et patron du groupe de presse AMI, qui contrĂ´le notamment l'hebdomadaire Ă scandale National Enquirer.
En août 2016, le titre avait acheté l'exclusivité du témoignage d'une ancienne playmate, Karen McDougal, qui affirme avoir eu une liaison de dix mois avec Donald Trump à cheval sur 2006 et 2007.
Le propos est elliptique sur l'enregistrement, mais, selon plusieurs médias américains, Michael Cohen et Donald Trump auraient bien évoqué la possibilité de racheter à David Pecker l'exclusivité du témoignage de Karen McDougal.
À la fin de l'enregistrement, celui qui n'est encore que candidat à la présidence évoque un paiement en espèces, mais Michael Cohen lui répond: «non, non, non».
Présent mardi soir sur le plateau de CNN après la diffusion de l'enregistrement, le conseiller de Michael Cohen, Lanny Davis, a dit avoir publié la bande pour montrer que la personne évoquant un paiement en liquide était Donald Trump, et non Michael Cohen.
«Les gens qui utilisent du liquide sont les trafiquants de drogue et les mafieux», a lancé Lanny Davis.
Les avocats du président ont contesté cette interprétation, affirmant que, lors de cet échange, Donald Trump disait à Michael Cohen: «ne paie pas en espèces... chèque».
Plus que le contenu de la conversation, l'intervention médiatique de Lanny Davis confirme que son client est maintenant lancé dans un combat pied à pied avec Donald Trump, dont il fut pourtant le plus fidèle lieutenant durant des années.
Objet d'une enquête fédérale, l'avocat avait déjà laissé entendre, il y a quelques semaines, qu'il n'excluait pas de collaborer avec la justice, ce qui impliquerait la révélation d'informations potentiellement compromettantes pour Donald Trump. - AfricaLog avec agence