Par DIALLO Elhadj Oumar
La Constitution est un texte qui fixe l'organisation et le fonctionnement d'un État. Elle est à la fois l'acte politique à valeur juridique et la loi fondamentale qui unit et régit de manière organisée et hiérarchisée l’ensemble des rapports entre gouvernants et gouvernés au sein d’un État, en tant qu'unité d'espace géographique et humain. C’est donc un acte juridique qui se situe au sommet de l’ordre juridique. Tout autre acte juridique doit être conforme à ses prescriptions.
Ainsi, selon la théorie de la hiérarchie des normes, chaque règle de droit est légitimée par une règle de droit supérieure et à laquelle elle doit être conforme. La Constitution se trouve ainsi être la loi fondamentale qui légitime toutes les normes inférieures.
Cette place au sommet de la hiérarchie des normes confère donc à la constitution un caractère particulier qui impose le respect d’une certaine procédure dans le processus devant conduire à son élaboration et à son adoption. Une constitution ne saurait être adoptée par décret si elle doit être la loi de référence de l’Etat, car la souveraineté nationale appartient au peuple, qui l’exerce par ses représentants élus et par voie de référendum.
L’absence de représentants élus du peuple (que ça soit le CNT composé sur base de cooptation où le président autoproclamé suite à une révolution de palais) fait donc qu’il n’y aurait aucune autre possibilité d’adopter la nouvelle constitution à part le référendum populaire, surtout que nous sommes en face d’une nouvelle constitution qui change de régime politique en créant notamment le bicéphalisme à la tête de l’Etat avec l’institutionnalisation pour la première fois du poste de premier ministre chef du gouvernement. Un changement de régime ne s’opère pas avec un décret.
Le consentement aux principes constitutionnels obtenu dans le cadre d’un référendum garantit que la Constitution bénéficie bien du soutien populaire dont elle a un besoin indispensable en démocratie.
Le peuple Guinéen d’aujourd’hui n’entend plus retomber sous la férule de communistes reconvertis qui retrouveraient bien vite leurs vieilles habitudes et leurs détestables méthodes. C’est pourquoi il exige que la parole lui soit rendue par le biais du référendum (à défaut de représentants élus) pour toutes les décisions historiques devant engager la nation.
Dans la situation actuelle du pays, Sans référendum, pas de constitution.
Oui aux élections présidentielles, mais le référendum constitutionnel avant.
DIALLO Elhadj Oumar
Bruxelles
E-mail: dialloeo@hotmail.com