40ème Conseil des Ministres des Affaires Etrangères de l’OCI
Dec 10, 2013
Placée sous le thème «Dialogue des civilisations, facteur de paix et de développement durable», la 40ème session du Conseil des Ministres des Affaires étrangères (CMAE) de l’Organisation de la Coopération Islamique a effectivement démarré ce lundi 9 décembre 2013 à Conakry.
La Capitale guinéenne qui accueille ainsi une session du CMAE, 17 ans après la tenue de la Session de décembre 1995, a refait sa toilette qui est passée par la rénovation du Palais des Nations, classé parmi les grands espaces de conférence à travers le monde.
Quelque 500 délégués des 56 pays membres de l’OCI prennent part aux échanges des 72 heures que vont durer les assises de Conakry dont la séance d’ouverture, placée sous la présidence du Chef de l’Etat, Pr. Alpha Condé, a enregistré la présence des représentants des organisations internationales. Il faut souligner que le 57ème pays membre de l’OCI, la Syrie, est, pour le moment, exclue de l’organisation en raison de la guerre fratricide qui s’y déroule.
Ainsi, au cours de cette cérémonie, l’auditoire a successivement suivi la récitation de quelques versets du Saint Coran suivie du discours d’ouverture de la 39ème session du CMAE en l’occurrence, le Ministre des Affaires étrangères et de la Coopération internationale de Djibouti. Mahamoud Ali Youssouf a flétri le martyr que subit le peuple palestinien tout en invitant les pays de l’OCI à œuvrer pour le retour de la paix dans ce pays.
Suivra l’allocution du Secrétaire général sortant de l’OCI, le turc Pr. Ekmeleddin İhsanoğlu. Il présentera un discours-bilan de son passage à la tête de l’Organisation de la Coopération Islamique.
A la suite de cette intervention, ont été élus le Président et les membres du bureau du 40ème CMAE. La Guinée sera élue à la Présidence. A la Vice-présidence : Palestine, Soudan et Bengladesh. Rapporteur : Djibouti.
Le Président de la réunion ainsi élu, le Ministre guinéen des Affaires étrangères et des Guinéens de l’Etranger, Lousény Fall qui estime l’élection de la Guinée à la Présidence de cette 40ème session. Pour lui, «vous nous donnez, chers frères et sœurs, une belle occasion de renouveler l’attachement indéfectible de la Guinée aux nobles idéaux de la Umma islamique».
Prendront, à la suite du Chef de la Diplomatie guinéenne, tour à tour, la parole, les représentants des groupes régionaux:
- Son altesse le Ministre des Affaires étrangères de Brunei au nom du Groupe de l’Asie,
- Honorable Ministre des Affaires étrangères de Lybie au nom du Groupe arabe,
- le Ministre des Affaires étrangères du Mali va, de son côté, s’adresser au nom du Groupe africain.
En prenant la parole, le Président de la République a exprimé la préoccupation de la Umma «quant à la question des conflits et à l’éclosion de nouvelles crises au sein de notre famille». Pour Président Alpha Condé, «nous devons y faire face avec responsabilité par une plus grande maîtrise des causes profondes de l’instabilité».
C’est pourquoi, le Chef de l’Etat, au regard du thème de la rencontre, souhaite: «votre contribution de qualité au développement des présentes assises renforcera notre unité d’action pour faire de notre organisation un acteur incontournable dans la gestion des affaires mondiales».
D’autre part, le Numéro Un guinéen a interpellé l’assistance à ne pas rester indifférente au drame syrien. Alpha Condé dira, à cet effet que «notre organisation a une responsabilité majeure. Il nous incombe d’aider le peuple syrien à retrouver le chemin de la quiétude et de la stabilité», a-t-il invité.
Parlant de la Palestine, Alpha Condé a réaffirmé la ligne de la Guinée depuis le début du martyr que subissent les frères de cette partie du globe: «la Palestine, terre martyr, ne continue-t-elle pas encore de subir l’occupation et l’arbitraire!», s’exclame-t-il avant de clamer que «son peuple courageux a droit de retrouver la dignité».
Le Président de la République d’inviter: «l’appui politique, diplomatique, financier et moral de la Umma islamique doit s’intensifier jusqu’à la création d’un Etat palestinien souverain dans les frontières sûres d’avant 1967 avec Al Quods al Charif comme capitale». Et le Chef de l’Etat est optimiste: «nous fondons l’espoir que les négociations en cours permettront un règlement définitif et durable de la question». Et il rassure: «la Guinée, figure de proue dans la solidarité avec le peuple palestinien, l’accompagnera toujours dans son légitime combat».
La cérémonie de d’ouverture va s’achever par la décoration:
- du Pr. Ekmeleddin İhsanoğlu, Secrétaire général sortant de l’OCI, au grade d’Officier de l’Ordre national du mérite, «en reconnaissance des éminents services rendus aux pays membres de l’OCI et pour son dévouement à la cause de la Umma islamique».
- et du Dr Ahmad Mohammed Ali al Madani, Président de la Banque islamique de développement, au grade de l’Officier d’Ordre national du mérite, «pour les efforts inlassables qu’il ne cesse de mener en faveur du développement économique et social des pays membres de l’OCI en général et de la Guinée, en particulier».
Il faut rappeler que l'Organisation de la coopération islamique est une organisation intergouvernementale qui a vu le jour le 25 septembre 1969 sous le nom d'Organisation de la conférence islamique. Il regroupe 57 États membres. Le 57ème pays membre de l’OCI, la Syrie, est, pour le moment, exclue de l’organisation en raison de la guerre fratricide qui s’y déroule.
Le siège de l’OCI est à Djeddah, en Arabie saoudite et est représentée par une délégation permanente aux Nations unies. L'Organisation de la coopération islamique, qui a changé de nom et d'emblème le 28 juin 2011, est une organisation au niveau supra-étatique et international à caractère religieux.
A l’origine, c’est le 25 septembre 1969 que plusieurs dirigeants de pays à majorité musulmane se réunissent à Rabat (Maroc) à la suite de l'incendie criminel de la mosquée al-Aqsa de Jérusalem survenu le 21 août 1969 par un fondamentaliste chrétien de nationalité australienne.
En mars 1970, la première conférence islamique des ministres des Affaires étrangères a lieu à Djeddah. Elle crée un Secrétariat général chargé d'assurer la liaison entre les États membres et de coordonner leur action. Elle fixe son siège provisoire à Djeddah, dans l'attente de la «libération de Jérusalem».
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