Les Etats-Unis sont prêts à tendre la main à l'Iran à condition qu'il "desserre le poing", a déclaré Barack Obama, qui a choisi une chaîne arabophone pour sa première interview télévisée en tant que président.
"Les Américains ne sont pas vos ennemis", a-t-il par ailleurs assuré, s'adressant sur l'antenne d'Al Arabiya à une opinion arabo-musulmane marquée par les guerres d'Irak et d'Afghanistan, ou par l'attitude de l'administration Bush à l'égard du Proche-Orient. "Il nous est impossible de réfléchir au conflit israélo-palestinien sans penser à ce qui se passe en Syrie, en Iran, au Liban, en Afghanistan ou au Pakistan", a poursuivi le successeur de George Bush. "Il est important pour nous d'être disposés à parler à l'Iran, de dire très clairement quelles sont nos divergences, mais aussi quels sont les vecteurs potentiels de progrès. "Si des pays tels que l'Iran sont prêts à desserrer le poing, ils trouveront notre main tendue", a assuré Obama. Téhéran a estimé en retour que la balle était dans le camp des Etats-Unis. "Nous attendons des changements concrets de la part de la nouvelle administration", a déclaré Gholamhossein Elham, porte-parole du gouvernement. Reprenant les propos d'Obama, la secrétaire d'Etat Hillary Clinton a, quant elle, jugé que la République islamique disposait d'une réelle occasion "de s'engager de façon significative avec la communauté internationale".
L'amiral Mike Mullen, chef d'état-major de l'armée américaine, a par ailleurs estimé que le dialogue avec Téhéran pourrait être utile en Afghanistan. "L'Iran n'est d'aucun secours dans de très, très nombreux domaines; je ne serais donc pas particulièrement optimiste à ce stade, mais des intérêts communs existent et je pense que cela peut offrir quelques possibilités", a-t-il déclaré en s'adressant à la presse à Washington. - Reuters