L'ancien secrétaire général (SG) de la présidence camerounaise Titus Edzoa (1994-1996) a plaidé mercredi non coupable concernant des accusations de détournement de deniers publics, de corruption et de trafic d'influence.
"Je plaide non coupable pour les faits qui me sont reprochés", a-t-il déclaré devant la barre. Michel Thierry Atangana, Isaac Njiemoun et Mapouna, impliqués dans le même procès, ont aussi plaidé non coupable.
Manquait à l'appel le témoin du ministère public, Luc Paul Ndjock, expert commis par le Contrôle supérieur de l'Etat pour enquêter sur ce dossier, ce qui a amené le ministère public a demandé un nouveau renvoi.
"La demande du ministère public est pertinente par ce que l'expert qui a mené l'enquête doit être là pour éclairer le tribunal. Par conséquent, nous renvoyons le procès au 28 avril 2010 pour comparution et audition du 1er témoin de l'accusation", a déclaré Justine Ako'o, présidente de la collégialité des juges.
La défense critique alors que le ministère public et la partie civile cherchent à prolonger indéfiniment le procès. " Lors du dernier procès, l'Etat du Cameroun nous avait dit qu'il n'avait pas encore consulté le dossier. Aujourd'hui, il nous dit que ses témoins ne sont pas là, la partie civile avec. Encore une fois l'Etat du Cameroun n'est pas prêt à apporter la preuve des faits qui sont reprochés à nos clients", a relevé Me jacques Mbunyi, avocat de Michel Thierry Edzoa.
"Nous allons continuer à attendre. Malheureusement nos clients sont en prison. Mais notre souci, c'est d'être jugé. C'est pour cela que nous comprenons pas ce jeu pernicieux auquel se livrent les avocats de l'Etat", a-t-il poursuivi.
Le montant cumulé des supposés détournements de deniers publics reprochés aux 4 accusés depuis juillet 1997 s'élève à plus de 61 milliards de FCFA (environ 122 millions de dollars US).
La gestion des fonds alloués à l'organisation du sommet de l'Organisation de l'unité africaine (OUA) au Cameroun en 1996, aujourd'hui Union africaine (UA),la gestion des fonds alloué au comité de pilotage et de suivi du projet de construction des axes routiers Yaoundé-Kribi (Sud du pays) et Ayos-Bertoua (Est du pays), font partie des d'accusation du ministère public contre le 4 prévenus.
A l'issue du procès démarré en 1997, le tribunal s'était prononcé pour la libération de Michel Thierry Atangana, Isaac Njiemoun et Mapouna. Un appel du Ministère public a relancé le procès depuis le 25 novembre 2009. - Xinhua