A peine vient-il d’être présenté à la tête du Mouvement pour la Solidarité et le Développement (MSD) que la rumeur d’un clash est annoncée entre le coopté et les tenants du Mouvement notamment, son fondateur.
Tout serait parti d’un climat de méfiance qui se serait installé entre Amadou Oury Diallo dit Diallo Sadakadji et Dr Abdoulaye Diallo alias Ballal Koïn. Ce dernier étant le Fondateur et le Secrétaire général du MSD.
Et la rumeur vient de se vérifier à travers une sortie de Diallo Sadakadji depuis la capitale sénégalaise, Dakar. L’idylle aura donc été de courte durée.
En effet, au lendemain de l’annonce de l’arrivée de Sadakadji à la tête de ce mouvement – c’était le 18 juin et annoncé en conférence de presse le 23 juin - il a été rapporté et attribué au nouvel homme politique les propos selon lesquels, il «a négocié, au travers d’un ami, l’achat du MSD pour la somme de 3 milliards de francs guinéens». Une rumeur qui, n’ayant été démentie ni par Sadakadji, nouveau Président, ni par Ballal Koïn, le fondateur, a fait le lit de tous les commentaires.
Il faut souligner que c’est le fait que Diallo Sadakadji vive à Dakar au Sénégal, avec un statut d’exilé, pour raison de son «implication supposée ou réelle à la tentative d’assassinat du Président Alpha Condé en juillet 2011», qu’il ne peut, pour le moment, rentrer en Guinée et y créer une formation politique. Le plus court chemin a été de ce fait, d’être coopté au niveau d’un autre parti politique légalement constitué même s’il le dirige à distance: «Jamais je ne me suis engagé à la légère et sur un coup de tête. Ceux qui me trouvent lent à me décider n’ont pas compris grand chose à ma stratégie politique et électorale», relève Diallo Sadakadji.
Dans sa sortie d’explication du clash avec le fondateur du MSD, Sadakadji rappelle tout d’abord: «Il y a trois mois, j’ai reçu une offre politique parmi tant d’autres, de briguer la Présidence d’un parti politique guinéen. Le Président du Mouvement pour la Solidarité et le Développement (MSD), le Dr. Abdoulaye Diallo, a personnellement fait des démarches à Dakar, passant par des sages, pour me proposer sa place à la tête de son parti. C’était un grand honneur et une profonde manifestation de confiance en ma modeste personne. Pour l’accepter, j’ai posé mes conditions, dont la principale était la transversalité du parti que je voudrais élargir à toutes les régions et à toutes les communautés du pays. Mon objectif citoyen et ma motivation politique étaient de fédérer les Guinéens dans un mouvement national de libération, de solidarité, pour la démocratie et pour le développement.
C’est ainsi que j’ai été investi le 18 juin 2014 à la tête du parti MSD, 10 jours avant le début du Ramadan».
Ainsi, le fondateur du MSD n’aurait pas du tout apprécié les propos d’achat de son parti et les a considérés comme «une grave atteinte» à son honneur. De son côté, Sadakadji n’appréciait pas les différentes interventions de Ballal Koïn, sans se référer, au nom du parti que lui, Sadakadji, dirige et trouve dans ce comportement un bouc émissaire: «A mon grand étonnement, le fondateur du M.S.D, manipulé par le pouvoir en place et agissant pour son compte personnel a initié, dans un contexte de crise politique et d’insécurité sanitaire sans précédent, un programme d’actions sans mon accord et celui des autres camarades. Une telle attitude fractionniste et déviationniste fait le jeu du pouvoir en place».
Du coup, s’est installée une certaine lassitude et un climat de méfiance entre les deux hommes. Leur relation a dû prendre un coup. Et ce qui devait arriver, arrive: «En foi de quoi, je lui retire ma confiance, ici et maintenant, et en tire toutes les conséquences de droit et de fait, dès ce jeudi 28 août 2014. Je lui rends les clés de son parti. Je ne suis plus membre encore moins Président du Mouvement pour la Solidarité et le Développement (M.S.D)».
Certains n’hésitent pas à voir la "main noire" d’un certain Cellou Dalein Diallo qui tient, coûte que coûte, à remporter la présidentielle de 2015. Donc, point question de se laisser disputer un terrain qui lui semble favorable, le Fouta.
Décidément, la politique. Lorsqu’il a été annoncé l’entrée de Sadakadji en politique, certains y ont vu la "main noire" d’Alpha Condé afin que le ci-devant nommé participe à "grignoter" le terrain d’évolution de son adversaire le plus redoutable, Cellou Dalein Diallo. Sur un autre plan, avec l’annonce du clash au sein du MSD, c’est Cellou Dalein qui est indexé comme étant le "manœuvrier". Même si pour Sadakadji, «c’est le pouvoir» qui est derrière le comportement de Ballal Koïn.
Et si tout ce qui se dit actuellement n’avait été que simple rumeur, on aurait encore dit qu’il s’agissait d’un "ballon d’essai" lancé par les camps Alpha ou Cellou pour connaitre la direction du vent. Maintenant que la rupture entre Diallo Sadakadji et Ballal Koïn est une réalité!
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