Les chances du candidat proposé par le Président Alpha Condé pour le perchoir semblent plus grandes que jamais, au regard de la nouvelle donne qui vient de s’enregistrer sur le terrain. Une donne qui s’est jouée en épisodes.
Premier épisode, on a assisté à la désignation de Cellou Dalein Diallo de l’UFDG comme candidat des députés élus de l’opposition face au candidat du pouvoir, Claude Kory Kondiano du RPG Arc-en-ciel.
Deuxième épisode, on apprend que Jean Marie Doré, qui a boudé cette rencontre de l’opposition, annonce qu’il ne se sent pas concerné par cette désignation car, il n’est point question qu’il cède.
Effectif numérique faisant, Cellou Dalein a dû évaluer que, si la candidature de Doré est maintenue, il y a une fragilisation des chances de l’opposition en général et des siennes en particulier, de pouvoir être élu Président de l’Assemblée nationale.
C’est en ce moment que l’on va assister au troisième épisode du jeu politique. Un coup de théâtre en somme. Cellou Dalein, qui vise beaucoup plus la présidentielle de 2015, annonce qu’il jette l’éponge pour la bataille contre Kory Kondiano pour le perchoir.
Au lieu de se rallier à Jean Marie Doré en donnant la chance au plus vieux politicien de l’opposition, Cellou annonce qu’il présente, à son tour, Mme Anne Marie Toffany pour la conquête du perchoir.
Surprise dans le camp de l’opposition-même. Car, aucun analyste n’avait envisagé ce scénario si ce n’est que Sidya Touré était considéré comme aux aguets au cas où Cellou Dalein n’est pas candidat.
D’autre part, ce désistement de Cellou avec la désignation de Mme Toffany est qualifié de choix cynique car, estiment les observateurs, Cellou Dalein est plus que persuadé que cette dame ne fera pas le poids devant le choix d’Alpha Condé en l’occurrence, Claude Kory Kondiano.
A quelques heures de la session inaugurale des députés de la législature 2013 – 2018, on est en droit de dire que c’est le jeu des puissants: Alpha, Doré, Cellou et Sidya. Qui en sortira victorieux? Telle est la principale question.
On se souvient de la fragilisation de l’alliance Cellou – Sidya lors du second tour de la présidentielle de 2010. Cellou Dalein n’avait pas sourcillé d’affirmer que Sidya n’a pas mouillé le maillot pour lui. Ce dernier, énervé qu’il était, a du coup, annoncé que l’alliance qui les unissait était arrivée à son terme après la présidentielle qui en était la raison.
Les tractations et autres démarches feront que les deux hommes ont finalement fumé le calumet de la paix. Ils sont repartis sur de nouvelles bases au détriment des autres candidats de l’opposition en dépit de l’unité de façade dont l’opposition fera montre pendant les manifestations de rue.
Et les malheureux dans cette entreprise, surtout lors des élections législatives du 28 septembre 2013, seront: Ibrahima Abe Sylla de la NGR, Lansana Kouyaté du PEDN et Dr Ibrahima Kassory Fofana de GPT. Et jusqu’à date, ils n’ont pas fini d’avaler les couleuvres de la débâcle, ayant découlé desdites législatives.
Ainsi, après moult calculs, Cellou Dalein Diallo de l’UFDG s’est ravisé, en cherchant à mettre toutes les chances de son côté pour le futur politique. Mais, la carte de Mme Toffany est-elle la bonne? Sidya Touré de l’UFR quant à lui, ne veut pas amincir ses chances, ne serait-ce que pour le premier tour de la présidentielle de 2015.
Quant à Jean Marie, son calcul est, ni plus, ni moins, d’avoir les faveurs du pouvoir. Cet ancien Premier ministre de la transition voit son âge dans la catégorie du bonus. Donc, 2015, n’est pas réellement dans sa vision. Il veut une sortie honorable, au propre comme au figuré. Il garde de bonne relation avec Alpha, mais, il a aussi un calcul politico – communautariste. Empêcher Cellou d’être en pôle position pour la conquête du perchoir. Et se faire positionner dans les bonnes grâces du pouvoir pour une éventuelle récompense. Poste de 2ème Vice-président par exemple et autres avantages souterrains. Surtout que l’homme d’affaires entré en politique, Mamadou Sylla, n’a pas sur tirer avantage de ses relations avec le Chef de l’Etat.
Une question cependant, comment se fait alors le positionnement de l’ancien soutien financier de Cellou Dalein Diallo en l’occurrence, Diallo Sadakadji qui a annoncé qu’il se lancerait bientôt dans la politique? Ça c’est une autre paire de manche. Parce que ce dernier ne peut entrer pour le moment au pays. Une épée de Damoclès planerait au-dessus de sa tête depuis la tentative d’assassinat perpétré contre le Président Alpha Condé le 19 juillet 2011 en sa résidence privée de Kipé. Le Chef d l’Etat l’avait nommément cité comme étant impliqué dans les préparatifs du coup qui le visait.
Rendez-vous est pris, en attendant, au Palais des Nations, ce lundi 13 janvier 2013 pour la session inaugurale de la législature 2013 – 2018 des 114 députés élus pour l’Assemblée nationale.
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