Le président togolais Faure Gnassingbé a créé mercredi une commission "Vérité, justice et réconciliation" chargée de faire la lumière sur les violences politiques au Togo, notamment lors de la succession du général Eyadéma en 2005, a rapporté jeudi la radio nationale.
Cette commission composée de onze religieux, chefs traditionnels et professeurs duniversité, présidée par Mgr Nicodème Barrigah, évêque du diocèse dAtakpamè (175 km au nord de Lomé), selon un décret présidentiel, ne compte aucun représentant des partis politiques. Les acteurs politiques avaient signé en août 2006 un accord prévoyant la création d'une commission chargée de faire la lumière sur les actes de violences politiques commis par le passé et d'étudier des "modalités d'apaisement" pour les victimes. Des consultations sur la composition avaient ensuite été organisées l'an dernier. "Les consultations nationales ont clairement signifié que les représentants des formations politiques ne (devaient) pas siéger au sein de cette commission", a indiqué à lAFP le ministre des droits de lHomme, Me Yacoubou Hamadou, précisant que cette instance prendrait ses fonctions vendredi. Le Togo a été secoué ces dernières années par une série de violences électorales, notamment lors de la présidentielle d'avril 2005, au lendemain du décès du général Gnassingbé Eyadéma après 38 ans de pouvoir. Des violences avaient éclaté, notamment dans les fiefs de l'opposition, après l'annonce de la victoire de l'actuel président Faure Gnassingbé, un des fils du général défunt. Des manifestations avaient été durement réprimées. Le gouvernement n'a jamais donné de bilan officiel, mais les estimations varient de 105 morts, selon une association proche du pouvoir, à 811 morts selon l'opposition. D'après un rapport de l'ONU, ces violences ont fait "entre 400 et 500 morts". - AFP