Des femmes guinéennes manifestent pour dire halte au viol
Nov 06, 2015
Des femmes de tous âges ont marché ce mercredi dans la capitale Conakry pour dire non au viol contre elles. Une vidéo publiée sur les réseaux sociaux le 28 octobre dernier, montrant un jeune rappeur guinéen muni d'un couteau qui force sa copine à se déshabiller est la goûte d'eau qui a fait débordé le vase.
Ce présumé violeur en cavale a provoqué la colère de la gent féminine. Scandant des slogans '' halte au viol, respect pour les femmes, ne touchez pas à nos mères, ne touchez pas à nos sœurs''.
Ces femmes ont marché du rond point du port autonome de Conakry, au ministère des droits de l'homme, en passant par le ministère de l'action sociale, et celui de la justice.
«Les violences contre les femmes sont devenues récurrentes en république de Guinée», a fait remarquer, Oumou Barry la porte parole de ces manifestantes. Elle a rappelé que l'article 6 de la constitution guinéenne et l'article 5 de la déclaration universelle des droits de l'homme de l'ONU interdisent la torture, la peine, le traitement cruel inhumain et dégradant.
«Nous nous soulevons, parce que nous n'avons plus où dormir et nous asseoir avec la conscience tranquille. Il est désormais impossible voir inconcevable de rester bouche cousue face aux attaques ignobles que subissent nos mères, nos sœurs et nos filles», a-t-elle poursuivie.
Sanaba Kaba la ministre de l'action sociale, de la promotion féminine et de l'enfance, a dit à cette occasion, qu'elle, et son département, adhèrent totalement à la lutte contre les violences faites aux femmes. «Ce qui s'est passé, nous le regrettons amèrement, et nous avons suivi avec beaucoup d'attention, votre mémorandum. Nous vous prenons l'engagement solennel, que le contenu sera traité à bon escient, et que des résolutions adéquates seront apportées à votre requête», a-t-elle dit aux manifestantes.
Le ministre de la justice maître Cheick Sako, a dit aussi un mot à l'occasion de cette marche des femmes. Il a fait savoir que les violences faites aux femmes, ce n'est pas uniquement un individu inconnu ou tiers qui vient violenter une femme, mais les phénomènes de violences sont souvent aussi à l'intérieur des familles, le mari à l'encontre de sa femme, le père à l'encontre de sa fille, ou le frère à l'encontre de sa sœur. «Chaque fois qu'il y a violences faites aux femmes, il faut absolument porter plainte directement auprès du parquet en question, et je vous promets qu'aucune plainte ne sera classée sans suite quand ça touche des problèmes de viols ou des problèmes de violences», a promu Cheick Sako.
Le porte parole du ministre de l'intérieur a déclaré lundi dans un communiqué officiel que deux, des complices de cette tentative de viol, sont sous les verrous et qu'un mandat d'arrêt international a été délivré contre le présumé violeur qui serait en cavale en Côte d'Ivoire.
AfricaLog.com
