Dominique de Villepin créera en juin un nouveau parti politique en vue de l'élection présidentielle de 2012, a annoncé lundi le député UMP "villepiniste" François Goulard.
En visite à l'étranger depuis deux semaines, l'ancien Premier ministre doit s'exprimer jeudi lors d'une conférence de presse à Paris, quelques jours après la défaite de la majorité présidentielle, dimanche, aux élections régionales.
"Dominique de Villepin, jeudi et dans les semaines qui vont venir, va s'attacher à présenter aux Français un autre projet, une alternative pour 2012, tout simplement parce que c'est absolument indispensable", a dit François Goulard sur France Inter.
Selon l'élu du Morbihan, le nom de la nouvelle formation sera annoncé en juin.
"Ce sera au mois de juin que nous aurons le lancement fondateur de ce nouveau parti politique", a-t-il précisé.
Interrogé sur le projet de l'ancien Premier ministre, le porte-parole adjoint de l'UMP, Dominique Paillé, a déclaré que la création d'un nouveau mouvement ne répondait pas aux préoccupations des électeurs.
"A l'UMP, nous aimons le débat, nous allons l'amplifier. S'il s'inscrit dans ce schéma-là , ce n'est que du positif, nous verrons bien", a-t-il dit lors d'un point de presse.
BESOIN D'UN AUTRE PROJET
"Mais est-ce que vous pensez sincèrement que cette semaine les Français, pour réponse au message qu'ils ont pu faire passer à travers les élections, attendent la création d'un mouvement complémentaire ? Personnellement, j'en doute", a-t-il ajouté.
Adversaire du président Nicolas Sarkozy, notamment dans le cadre de l'affaire Clearstream qui fera l'objet d'un procès en appel, Dominique de Villepin se pose comme une alternative à la politique menée par le chef de l'Etat, qui fut son ministre quand lui-même était à Matignon.
Après la création à l'automne d'un Club Villepin, auquel ont adhéré plusieurs élus UMP, l'ancien Premier ministre a effectué des déplacements très médiatisés à la rencontre des Français, notamment lors du dernier Salon de l'Agriculture.
"Aujourd'hui, on voit que le président de la République et la majorité de répondent pas à l'aspiration d'une bonne partie de notre électorat", a estimé François Goulard. "D'un autre côté, dans la crise que traverse notre pays, le projet socialiste n'est pas en phase (...), donc nous avons besoin d'un autre projet".
"Il faut à tout prix une nouvelle proposition, un nouveau projet. C'est notre travail. Nous sommes peu nombreux mais nous allons nous attacher à cela", a-t-il insisté.
Pour François Goulard, une alternative à Nicolas Sarkozy à droite pour 2012 est une évidence, au regard du résultat des élections régionales qui ont vu la gauche l'emporter dans la quasi-totalité des régions.
"En termes strictement électoraux, nous voyons bien que nous avons bien d'ores et déjà perdu 2012 donc il faut à tout prix avoir autre chose", a dit François Goulard. - Reuters