François Fillon règle ses comptes avec Nicolas Sarkozy
Oct 06, 2013
L'ex-Premier ministre français François Fillon, un des ténors de l'UMP, règle ses comptes avec Nicolas Sarkozy dans une interview parue dimanche. "On est de facto en compétition", a-t-il indiqué, en vue déjà de l'élection présidentielle de 2017.
Dans une interview au "Journal du Dimanche", M. Fillon, chef du gouvernement de 2007 à 2012 sous la présidence de Nicolas Sarkozy, estime que l'affrontement entre les deux hommes "était inévitable".
"Je ne peux pas assumer toutes les conséquences d'une candidature à la présidentielle et ne pas être en conflit avec Nicolas compte tenu de son état d'esprit. On est de facto en compétition", a déclaré le député de Paris.
C'est la première fois que l'ancien chef du gouvernement rompt publiquement avec Nicolas Sarkozy. "Pendant cinq ans, j'ai été loyal envers Nicolas. J'ai retenu mes critiques et mes remarques. Peut-être trop d'ailleurs. Ensuite, il y a la défaite. J'ai continué à aller le voir. Pendant chacune de nos rencontres, Nicolas me disait : 't'es le meilleur, c'est ton tour'. Il m'encourageait. Et puis, à peine sorti, il recevait mes amis pour me critiquer. A un moment, on en a marre", a fait valoir l'ancien Premier ministre.
"Je travaille sur dix réformes, une feuille de route simple qu'appliquerait un commando de quinze ministres", a-t-il affirmé. Au menu de son programme: la baisse du coût du travail, la fin des 35 heures, une refonte de l'indemnisation du chômage, la réduction du nombre des fonctionnaires et la fusion régions-départements.
Revenant sur les récentes polémiques qu'il a déclenchées, notamment un soutien à la Russie dans le dossier syrien et une forme de transigeance à l'égard du Front national, François Fillon déclare tout "assumer".
Avant de s'attaquer frontalement à Nicolas Sarkozy, M. Fillon avait été opposé au chef de la droite française, Jean-François Copé. Les deux ennemis jurés pour la présidentielle de 2017 avaient conduit leur parti, l'UMP, au bord du gouffre en raison d'un duel pour la présidence du parti à l'automne 2012. – AfricaLog avec agence
