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Gabon: Pierre Mamboundou envisage de former un gouvernement parallèle

Sep 04, 2009

"Il n'est pas question d'accepter la farce électorale qui vient de se passer" au Gabon, a déclaré vendredi Louis Gaston Mayila, porte-parole de la coalition soutenant l'opposant gabonais Pierre Mamboundou. Il a précisé sur France-Inter que ce dernier, déclaré perdant de la présidentielle face à Ali Bongo, n'excluait pas de former dans les jours qui viennent un gouvernement parallèle et d'appeler à la désobéissance civile.

"Il se pourrait que dans les jours qui viennent Pierre Mamboundou forme un gouvernement", a déclaré M. Mayila, porte-parole de l'Alliance pour le changement et la restauration et président de l'Union pour la nouvelle République (UPNR). "Ce gouvernement-là donnera des instructions au peuple (...) et lorsque nous dirons 'désobéissance civile', lorsque nous dirons 'pas de profs dans les lycées', lorsque nous dirons 'pas d'infirmières dans les hôpitaux', on verra si ce sont les instructions d'Ali Bongo qui seront suivies".

L'ancien ministre d'Omar Bongo a exclu en revanche de prendre part à un gouvernement d'union nationale. "C'est une éventualité que nous n'envisageons pas", a dit M. Mayila. "L'Alliance n'entend pas faire partie d'un gouvernement".

Il a par ailleurs affirmé pouvoir "prouver" qu'Ali Bongo, le fils du président défunt Omar Bongo, n'avait "pas gagné les élections". Et il a accusé "un ancien ministre de l'Intérieur" d'avoir falsifié les résultats.

"Nous étions informés parce que nous avions les procès-verbaux. Nous savions que Pierre Mamboundou venait en tête avec plus de 40%, qu'Ali Bongo avait 27% et que (André) Mba Obame venait à peu près après", a-t-il expliqué, en accusant le camp Bongo de s'être "arrangé: là où Ali Bongo venait en tête (...), on a augmenté les populations; là où Pierre Mamboundou venait en tête, on a diminué les suffrages". Et de marteler: "C'est une farce électorale. Ali Bongo n'a pas gagné les élections".

Interrogé sur les recours légaux, le porte-parole de la coalition a qualifié la CENAP de "commission nationale électorale soit-disant indépendante". Quant à la Cour constitutionnelle, "voilà une justice qui est aux ordres!" a-t-il fustigé.

"Les dés étaient pipés. Tout était arrangé avant et c'est dommage que la France cautionne ça", a déploré Louis Gaston Mayila. Au lendemain des violences contre les intérêts français au Gabon, notamment à Port-Gentil, il a appelé au calme. "On ne brûle pas son propre pays parce qu'une élection a été volée", a-t-il estimé. "Ce n'est pas la peine de toucher à un seul Français. Les Français qui sont au Gabon subissent comme nous les mêmes conditions inhumaines de vie". - AP

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