Un chef d'opposition en Guinée, François Lonsény Fall, a souhaité samedi que le Burkinabé Blaise Compaoré, médiateur dans la crise guinéenne, obtienne "en priorité" une non-participation de la junte à la présidentielle en janvier.
"Nous tenons à une chose: c'est que cette élection se fasse sans le CNDD (Conseil national pour la démocratie et le développement, junte) et ses membres", a déclaré à Conakry ce dirigeant qui préside le Front uni pour la démocratie et le changement (FUDEC) dans un entretien à des médias dont l'AFP. "Le président Compaoré devrait en priorité lever ce verrou, c'est la condition sine qua non pour sortir de la crise", a souligné l'ancien ministre des Affaires étrangères (2002-2004) et bref Premier ministre (février-avril 2004) sous le régime du défunt Lansana Conté. M. Fall a été blessé au stade du 28-septembre, lundi, quand les les forces de sécurité ont tué par balles et violenté des personnes réunies à un rassemblement de l'opposition. "Des militaires m'ont frappé à la tête et au bras à coups de crosse, de gourdins. J'ai vu moi-même des femmes se faire molester, déshabiller, humilier, violer" par des militaires au stade. "La première requête que nous avons vis-à -vis de la communauté internationale, c'est qu'elle nous aide à ce que la justice soit faite en Guinée, qu'une commission d'enquête internationale puisse se rendre en Guinée, pour l'établissement des faits", a-t-il déclaré. "Nous avons vu la barbarie avec laquelle les forces sont intervenues: les viols collectifs, les humiliations imposées aux femmes, les fusillades, les tueries. Si une commission nationale d'enquête est établie, nous sommes certains qu'elle sera manipulée par le gouvernement", a dit M. Fall. Il a également souhaité que la communauté internationale envoie "une force de protection des populations guinéennes". - AFP